L’armée du Rhin
Départ pour l’armée du Rhin..
En avril 1792, il demande a être réintégré dans son régiment, ce qui lui fut accordé. Il part alors à Strasbourg, rejoindre le Général Victor de Broglie, chef d’état Major de l’armée du Rhin, celui-ci l’élève au grade de capitaine avec qualité d’aide de camp. Broglie son nouveau chef, fut accusé d’intelligences avec l’ennemi et son jeune aide camp fut compromis aussi, il fut suspendu de ses fonctions, croyant que son devoir était de rejoindre son général qui se trouvait alors à Bourbonne. Mais pendant ce voyage il fut arrêté en possession de treize lettres pour Broglie, alors Desaix se retrouva enfermé pendant deux mois à Epinal. Mais après examens des documents, le commissaire Biron reconnu son erreur envers Broglie et Desaix n’eut pas de mal à faire constater son innocence et il s’empressa de rejoindre son régiment à Huningue et cette même année, il partit pour Worms, ville assiégée par les Prussiens.
Mais nos affaires allaient mal et bientôt il fallut battre en retraite, le Général Custine qui commandait l’armée fut battu le 17 mai entre Rilsheim et Rheinzabern. Les volontaires saisis de terreur, prirent la fuite en tirant sur l’état-major de leur chef. Seul le 46e commandé par Desaix sut résister et arrêter les ennemies, ce qui lui valut le grade d’adjudant général. En 1793 à Lauterbourg, une balle lui perça les deux joues, ses troupes se repliaient en désordre, ne pouvant plus parler, il sut les retenir par l’énergie de ses gestes.
Il ne quitta le champ de bataille pour se faire panser que lorsqu’il eut rallié tous ses soldats..
Nommé général de division.
Le 21 octobre 1793, il fut nommé général de division et fut chargé du commandement de l’avant-garde de l’aile droite. Mais à cette même époque, il faillit être révoqué comme anti-patriote, les jacobins de Riom l’accusaient d’avoir quinze parents dans le camp des émigrés et d’avoir donné des regrets à la mort de Gustine. Dès que Billaud-Varennes et Carnot eurent connaissance de cette dénonciation, malgré l’appui du général Pichegru, Desaix fut suspendu, mais au moment où on allait l’arrêter, ses soldats se révoltèrent et l’ordre dut être remis. Ses troupes déjà l’estimaient car il était bienveillant, doux et qu’il partageait leurs privations.Le 26 décembre 1793 se déroule la bataille du Geisberd ou Desaix fut très brillant, il repoussa toute l’aile droite autrichienne et s’empara des postes de Lauterbourg, d’Haguenbach et Wissembourg.
( Une reconnaissance de Desaix sur les bords du Rhin près de Drusenheim, décembre 1793)
Le 27 décembre 1793, Hoche entre dans Wissembourg, en faveur des manoeuvres de Desaix et Michau sur Lauterbourg, qu’ils occupèrent de suite.
Le 22 mars 1794, le représentant Beugemont écrit au président de la Convention; «Je viens de passer en revue tous les corps de l’avant-garde de l’armée du rhin, commandés par le général de division Desaix. Je me suis attaché à en connaître l’esprit et c’est avec une vraie satisfaction que je rends compte à la Convention nationale de l’union fraternelle qui y règne, le soldat, l’officier, le général, se rassemblent et vivent dans la plus étroite intimité. La confiance la plus grande et la plus réciproque unit le soldat et l’officier aux généraux et nous présage des succès.»
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Déjà, Desaix de Veygoux se distingue.
Après la destitution de Pichegru, le général Michaud commandant les armées réunies de Rhin et Moselle, envoyait au Comité de Salut Public l’annotation suivante: «Le génie militaire du général Desaix, les preuves fréquentes de courage qu’il a donné pendant cette guerre, me le font juger très en état de commander une armée avec le plus grand succès».
La campagne de 1795 étant terminée, commencée par une série de victoires, elle avait bien moins fini, nous avions perdu les lignes de Mayence et une partie du territoire des Vosges. Mais la victoire de Loano et les travaux du général Hoche dans l’ouest avaient rétabli le prestige de nos armées.Début juin 1796, les hostilités recommencèrent, Carnot, dirigeant la campagne, avait donné ordre aux armées de Sambre et Meuse commandée par Jourdan et aux armées de Rhin-Moselle commandées par Moreau de marcher en avant et parallèlement sur les armées Autrichiennes (ce plan avait un défaut capital, il divisait nos forces).
Déjà Kleber le 4 juin 1796, battit les Autrichiens à Altenkirchen. Desaix appelé par Moreau à l’armée de Rhin-Moselle, fut chargé de commander le centre avec trente deux mille hommes. Le 14 juin, Moreau ordonna une attaque sur Manhein afin de forcer le général Latour à concentrer ses forces sur Manhein et dégarnir ses lignes du côté de Kelh; Desaix eut une part très active dans cette attaque.
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L’armée du Rhin, les troupes prennent la ville de Khel.
Le 25 juin sur les ordres de Desaix les troupes passèrent le Rhin sans artillerie, ni cavalerie, elles se jetèrent sur Khel et à la baïonnette en repoussèrent l’ennemie.Début juillet Desaix enlève Gernsbach et ses troupes pénètrent à Kuppenheim, puis ils abordèrent Niederbuhl et Rastadt et se rendirent maître de la Murg. Après plusieurs combats victorieux nos troupes se trouvèrent à la hauteur de Munich, mais à ce moment Jourdan, battu à Amberg était en retraite, Moreau coupé de communications attendait et seule sa gauche sur les ordres de Desaix, contenait un combat contre Latour; Desaix prit des dispositions si justes qu’il en repousse l’ennemie et celui-ci subi des pertes considérables, une fois de plus il sauva la mise en repoussant le 1 septembre les Autrichiens à Geisenfeld,
« Il prouva, écrit de lui l’archiduc Charles, dans ces circonstances, une grande énergie, un coup d’oeil juste, une connaissance de l’emploi parfaite de chaque arme. Un très bel hommage de l’adversaire.»
Rien n’arrête Desaix, il fonce sur le Danube, remporte un succès à Potmess, écrase le fleuron de l’armée Autrichienne (les cuirassiers d’Anspach). Mais Moreau prudent ordonne le repli, Desaix obéit.
Déjà les Allemands le surnomment ‹ le bon général › parce qu’il veille personnellement à empêcher le pillage et les violences habituelles des conquérants.
La paix de Leoben.
En janvier 1797, Moreau ayant pris un congé, Desaix se retrouve commandant en chef de l’armée du Rhin. Le 17 avril, Moreau revenu, une nouvelle opération débute sous le contrôle de Desaix qui, une fois de plus franchit le Rhin, mais il est de nouveau blessé à peine sorti du fleuve (il reçut à bout portant un coup de fusil qui lui traversa la cuisse), c’est sans lui, mais avec l’application de son plan, que les Français entrent de nouveau en Allemagne.
Le Directoire lui rendant un hommage public, confirmera que le second passage du Rhin est le plus éclatant de la guerre. Mais l’armée est arrêtée en plein succès.
L’Autriche épuisée, signe les accords de paix de Leoben.