Le petit journal août 1894.
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La petite patriote.
La légende de l’article nous dit :
Dans le bivouac des Vendéens, est amenée une trés jeune fille, sur cette enfant on a trouvé une cocarde tricolore.
C’est une espionne, une patriote, une ennemie.
On lui fait subir un interrogatoire sévère, et la petite qui a vu fusiller quelqu’un des siens a bien peur.
Mais l’interrogatoire restera bon enfant, elle est encore si près du berceau.
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« Soyons terribles pour éviter au peuple de l’être » Danton.
Scène de guerre et d’horreur a l’ouest.
Souvenez-vous, c’était la guerre civile et les Français s’égorgeaient.
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La tête coupée de Louis XVI est un message aux têtes couronnées. Hors des frontières, l’écho est très négatif, la majorité des intellectuels et journalistes, condamne cette mort inutile. La France devient le pays des sans-culottes anthropophages et sanguinaires. En réponse, la guerre se généralise, l’Angleterre, l’Espagne et le piémont se joignent aux Autrichiens et Prussiens. La menace qui pèse sur toutes les frontières renforce le durcissement de la politique intérieure. La Convention décide donc de lever des hommes supplémentaires.
La Pratique d’en appeler à des volontaires n’est pas nouvelle lorsque la Convention vote, en février 1793, la levée de trois cent mille hommes. Mais le contexte politique et social est, à ce moment là, très tendu. Une partie de la population française est contrariée par l’incomplète abolition des privilèges, elle ne comprend pas la necessité de la constitution civile du clergé, et s’inquiète du cours et de la valeur de l’assignat. A ce malaise, s’ajoutent les modalités de la levée, les départements qui ont peu donné de volontaires sont priés de faire un gros effort, et le tirage au sort, une ancienne institution honnie qui date de l’ancien régime, menace…. La France se soulève, mais les émeutes vendéennes prendront une dimension unique et s’étendront jusqu’à la Bretagne après la pitoyable et misérable « Virée de Galerne ».
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Les paysans brulent les titres féodaux, dénoncés si souvent dans les cahiers de doléances.
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Les prêtres réfractaires, sont devenus clandestins, ils célèbrent les offices religieux en plein air.
ou en pleine mer..
Les émeutes.
.La levée de 300 000 hommes fut déterminante dans le soulevement des paysans.
Bagarre entre paysans et patriotes.
Ci-dessus, la mort de Sauveur, telle qu’elle fut représentée comme victime de la barbarie des insurgés.
« Cette scène c’est passée à la Roche-Bernard, entre Nantes et Vannes, les paysans trainent Sauveur, ( président du directoire du district) au pied d’un calvaire pour lui faire faire amende honorable, mais à l’ordre de crier vive le Roi ! il répond par vive la République! ». .
1793.
La guerre entre français commence.
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Le 3 mars 1793, les habitants de Chollet rassemblés sur une place pour le tirage au sort font savoir haut et fort qu’ils ne partirons pas. Cette foule clame : nous ne donnerons pas nos nom pour le tirage au sort. Une salve de fusil pour disperser les émeutiers, mais quelques hommes tombent. Cette contestation va devenir de la fureur et nombreux sont les hameaux gagnés par la révolte.
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Le 10 et 11 mars 1793, le bourg de Machecoul est attaqué par les insurgés, causant la mort de centaine d’habitants.
Ce massacre fut considéré par les républicains comme un exemple de cruauté des révoltés Vendéens. Pourtant les deux camps rivalisaient de barbarie et de cruauté..
Les Vendéens, ont besoin de chefs.
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Les paysans Vendéens, demandent à Cathelineau de prendre la tête de leur insurrection.
Surnommé « le Saint d’Anjou », de sont engagement dans les troupes insurgés en mars 1793, et de sa mort le 14 juillet 1793, seulement une épopée de quatre mois.
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12 mars. Révolte à Saint Florent le Vieil. (Maine et Loire).
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13 mars. Prise de Jallais. (Maine et Loire).
Prise du château de Jallais, où des soldats de ligne et des gardes nationaux tiennent garnison, par des paysans commandés par Cathelineau.
C’est lors de l’attaque du château de Jallais, que les Vendéens, prennent leur premier canon qu’ils nomment ” le Missionnaire”.
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14 mars. Prise de Chollet. (Maine et Loire).
15 mars. Combat de Coron. (Maine et Loire).
19 mars. Attaque du général Marcé par les insurgés. Bataille de Mané-Corohan. ( Morbihan).
22 mars. Prise de Chalonne. (Maine et Loire).
Cathelineau conservera une immense influence sur les paysans, et il combattit à Chalonne avec sa bravoure ordinaire.
23 mars. Massacre de paysans à Pornic. (Loire Atlantique).
27 mars. Prise de Pornic, (Loire Atlantique). les insurgés s’emparent de la ville.
29 avril. Charette repousse les républicains autour de la ville de Legé. (Loire Atlantique).
1 mai. Prise d’Argenton le Chateau ( Deux Sèvres) par La Rochejaquelein .
2 mai. Investissement de Bressuire. ( Deux Sèvres).
Le 2 mai, la ville de Bressuire est prise par l’armée catholique, les insurgés y trouvent du pain, de la farine, des cartouches et de la poudre laissé là par le général Quétineau qui s’est replié très rapidement sur Thouars.
5 mai. Prise de Thouars. ( Deux Sèvres).
Le général Quétineau s’est replié sur Thouars, la clé d’accès au Poitou, ceci gêne les Vendéens, alors ils attaquent le 5 mai dès 6h du matin. En milieu de matinée les troupes de La Rochejaquelain et de Lescure ont franchi la rivière et l’artillerie Vendéenne aux ordres de Marigny fait céder la porte principale de la ville. Le général Quétineau est obligé de capituler.
13 mai. Prise de Parthenay par les Blancs ( Deux Sèvres), et la Chataigneraie. (Vendée).
24 mai. Prise de Fontenay-le Comte. (Vendée).
Les insurgés récupèrent à cette occasion 42 canons, 5000 fusils et 240 prisonniers. Mais incapable de maintenir une garnison dans la ville, Fontenay est évacuée par les Vendéens le 27 mai.
9 juin. Prise de Saumur (Maine et Loire). Prise de Machecoul (Loire Atlantique) par Charette et Cathelineau.
Le 9 juin la bataille de Saumur s’engage. La colonne de Lescure doit prendre à revers les redoutes Républicaines, violemment accrochée par un régiment de cuirassiers elle finit par les repousser mais Lescure est blessé dans cette affaire.
29 juin. Echec des blancs devant Nantes. Cathelineau blessé.
Lors de l’attaque de Nantes, Cathelineau est blessé d’une balle à la poitrine. Il est ramené à l’arrière puis évacué à Saint Florent le Vieil où il meurt le 14 juillet.
14 juillet. Mort de Cathelineau à Saint Florent le Vieil. (Maine et Loire).
26 juillet. Bataille de Ponts de Cé. (Maine et Loire).
La glorieuse légende du célèbre épisode de la Roche des Murs: Acculée sur cette roche qui se dresse à pic et domine la Loire près des Ponts de Cé, la troupe républicaine, dans un acte héroique, plutôt que de se rendre, se précipite dans le fleuve. Seuls restent sur la corniche l’épouse du commandant du 8° bataillon et son enfant, protégés par un soldat qui se sacrifie pour les protéger tandis qu’elle décide de se jeter quand même dans le vide.
Voici certainement la véritable histoire, en cliquant ici, les témoignages sur cet épisode.
14 août. Defaite de Luçon. (Vendée).
L’artillerie légère des bleus, plus une mauvaise entente entre les chefs cause la déroute chez les Vendéens lors de cette bataille en rase campagne.
Septembre 1793, la Convention vote la Terreur à l’ordre du jour.
(les femmes obligent leurs hommes à retouner combattre.)
10 septembre. Défaite de Charette à Port Saint Père. (Loire Atlantique).
Les 9 et 10 septembre, les Mayençais ( bleus ) s’emparent successivement de Port-Saint-Père, Saint-Philbert-de-Grandlieu, Legé, le quartier général de Charrette, Remouillé, Montaigu et de Clisson le 17 septembre.
16 Octobre , le tournant de la Guerre de Vendée.
(Source: canalblog.com/archives/2010/10/16/19344230.html)
L’offensive républicaine d’octobre 1793.
14 octobre. l’Armée des Mayençais quitte Montaigu pour Tiffauges, tandis que celle de Luçon, commandée par Marceau, marche sur les Herbiers. La première entre le 15 octobre dans Mortagne, que les Vendéens viennent d’ évacuer.
15 octobre. Bataille au lieu dit ” La Tremblaye”. (Maine et Loire). Lescure blessé mortellement
Lescure tente d’arrêter les Bleus à La Tremblaye, le 15 octobre. Il doit se replier sur Cholet, après avoir été grièvement blessé à la tête.
16 octobre. Les soldats républicains rassemblés devant Mortagne se heurtent à leurs adversaires sur une ligne allant de Saint-Christophe-du-Bois à l’ouest, jusqu’au château de la Tremblaye à l’est. D’Elbée commande l’aile droite des Vendéens, Lescure l’aile gauche. Dans ce combat, Lescure reçoit un coup qui lui sera mortel. Les blancs perdent confiance et se replient alors sur Cholet qu’ils sont par manque de munitions obligés d’évacuer.
17 octobre .Défaite à Cholet.(Maine et Loire). Bonchamps blessé mortellement.
La Rochejacquelein, aidé de Bonchamps et Elbée, lance l’offensive sur Cholet. A l’issue de combats violents, les insurgés finissent par céder et s’enfuient en direction de la Loire.
L’armée vendéene prise de flanc dans les landes de Cholet, est dispersée et mise en fuite par les bleus républicains.
La sépulture de Bonchamps, profanée par les bleus.
Une décision va engager les Blancs dans une campagne tragique:
la Virée de Galerne.
Le 18 octobre. 80000 Vendéens, dont la moitié de combattants passent la Loire à Saint-Florent-le-Vieil.
C’est le début de la Virée de Galerne.
L’objectif des « Blancs » est de rejoindre les Chouans et d’atteindre un port, ce sera Granville. Ils espèrent en effet les renforts d’un débarquement anglais dans le port Normand.
18 octobre. Début de la “ Virée de Galerne “.
Sur les quatre vingt mille environ qui, le 18 octobre, ont passés la Loire, on estime généralement qu’ils ne sont pas plus de quatre mille à revoir leur pays. Et le comble de l’horreur est pourtant encore à venir.
20 octobre. Carrier arrive à Nantes et va semer la terreur.
Le supplice de la baignoire nationale, a fait l’objet de multiples descriptions toutes aussi atroces.
( Rappelé par la Convention, Carrier, le missionnaire de la Terreur, est jugé pour cruauté excessive et guillotiné le 16 décembre 1794 ).
22 octobre. Victoire des insurgés à Entrammes ( Mayenne) conduits par La Rochejaquelein.
La bataille commença sur les collines au nord d’Entrammes, elle dura toute la journée. La Rochejaquelein s’y distingue à la tête de toutes les attaques, et surtout dispersant jusqu’à Château-Gontier l’armée républicaine.
L’armée républicaine est totalement mise en déroute, et ses débris ne se rallient qu’à Angers.
23 octobre. Jean Chouan rejoint les vendéens de la ” Virée de Galerne”.
4 novembre. Décès de Lescure. ( Lescure est mortellement touché à la tempe gauche ).
Transporté par l’armée des “brigands”, après la défaite de Cholet, il passe la Loire à St Florent le Vieil le 18 octobre. Sa blessure s’aggrave à mesure que l’armée vendéenne avance dans cette “virée de galerne”. Sur le chemin de Granville, Lescure apprendra la mort de la Reine Marie Antoinette, à laquelle, il était très dévoué.
Il décèdera le 4 novembre 1793, entre Ernée et Fougères, dans la voiture qui le transporte, sur la route de Granville. Le marquis de Donnissan le fera inhumer, à l’insu de Mme de Lescure, aux abords de la ville de Fougères dans un lieu resté inconnu. Sa dépouille ne sera jamais retrouvée.
C’est décidé, à défaut de Saint-Malo, jugé trop difficile à prendre, ce sera Granville.
Mort du maire de Granville, Clément Desmaisons, lors du siège de la ville par les Vendéens.
15 novembre. Défaite des blancs à Granville. (Manche).
Les batailles pour s’emparer de Granville, sont très meurtrières, plus de 2000 morts. Les républicains forts de 11000 hommes commandés par le commissaire Julien, est largement victorieuse. Et les Anglais n’arrivent toujours pas, ” puisque les alliés ne sont pas au rendez-vous, rentrons dans nos chaumières”.
L’echec de Granville, sonne le glas de leurs derniers espoirs, c’est désormais le reflux.
Le retour des Vendéens est infiniment plus dramatique que l’aller.
Marceau, qui a la confiance de l’armée, assure le commandement en chef. Les combats de Pontorson, d’Antrain et de Dol, sont très meurtriers.
13 décembre. Défaite du Mans.
Après le combat, le général Marceau, vainqueur, ne peut contenir ses propres soldats et ni les sans culottes, entrainés au carnage par le maire. Les enfants, les vieillards et les femmes des brigands sont traqués et massacrés. C’est ainsi que quelques officiers et habitants tentent de sauver ceux qu’ils viennent de battre. De même, durant ces combats d’Autichamps, fait prisonnier, doit la vie sauve à son cousin, Saint-Gervais, officier républicain, qui le déguise en hussard.
Acculés à la Loire, vers Ancenis, seuls trois ou quatre cents Vendéens à peine atteignent l’autre rive.
Les autres repartent vers l’ouest, ils évitent les villes de Nantes et Chateaubriant trop bien défendues, ils sont rejoints par les bleus à coté de la bourgade de Savenay
23 décembre. Les insurgés sont écrasés à Savenay. (Loire Atlantique).
La troupe acculée contre la Loire est attaquée, mais il ne sera fait aucun prisonnier, tous seront tués.
La tragique épopée s’achève sous le sabre de celui qui s’applique toujours davantage à mériter son surnom de ” boucher de la Vendée “, et auquel il convient de laisser le dernier mot.
“ Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains, annonce Westermann au Comité de Salut Public. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et les bois de Savenay, suivant les ordres que vous m’aviez donnés. J’ai écrasé les enfants sous les pieds des cheveaux, massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. On fusille sans cesse à Savenay, car à chaque instant il arrive des brigands, qui prétendent se rendre prisonniers. Kléber et Marceau, ne sont pas là, nous ne faisons pas de prisonniers, il faudrait leur donné le pain de la Liberté, et la pitié n’est pas révolutionnaire ”.
On a coutume de prendre cette date du 23 décembre 1793 pour marquer la fin de la guerre de Vendée, mais à compter de ce jour, on entre dans la ”chouannerie”.
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Une autre guerre commence, celle de l’embuscape et de la clandestinité.
La chouannerie.
Au lendemain de la bataille de Savenay, son commandant le général républicain Marceau, homme honnète, indigné par ce qu’il a vu après la victoire de son armée, a demandé son transfert. Il est remplacé par le général Turreau, celui-ci décide de pratiquer la politique de la terreur et de la terre brûlée, il va créer les fameuses et célèbres ” colonnes infernales ”, car la république ne se sent pas encore maitre de l’Ouest, alors il faut se débarasser définitivement de la Vendée.
1794.
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D’Elbée, blessé est réfugié à Noirmoutier, là, il est capturé par les troupes du général Haxo qui s’est emparé de l’ile. Très affaibli par ses blessures, ne pouvant se tenir debout, il est fusillé dans un fauteuil le 6 janvier 1794. Son épouse sera fusillée le lendemain par les mêmes soldats.
Le fauteuil dans lequel d’Elbée aurait été exécuté.
6 janvier. Execution de d’Elbée à Noirmoutier (Vendée)..
La Convention va faire le plus mauvais des choix, mettre la terreur à l’ordre du jour. Les abus qui découleront de cette décision feront de cette période la plus noire de l’histoire de France et ne résoudront rien, bien au contraire.
Le génocide du peuple vendéen programmé!
À présent débarrassés de l’armée vendéenne, les révolutionnaires peuvent mettre en œuvre leur plan d’extermination. Protégé de Robespierre, le général Turreau en est chargé. Ses troupes, les Colonnes infernales, déferlent sur la Vendée, semant partout la mort et l’incendie. Les comptes rendus des généraux républicains sont implacables de vérité sur les massacres qu’ils commettent. Traumatisés par ces crimes, les Vendéens survivants reprennent les armes et parviennent à contrer la marche des Colonnes.
21 janvier. Début des colonnes infernales du général Turreau.
Le plan de Turreau est simple, il répartit ses troupes en deux armées de douze colonnes chacune, avançant de l’est et de l’ouest à la rencontre l’une de l’autre avec pour mission de ” passer à la baïonnette”, hommes, femmes, enfants convaincus voire même simplement suspectés d’avoir pris les armes contre la République, incendier les villes, les villages, les bois, les landes, les métairies de la région entière, à l’exception de treize localités qui sont déclarées patriotes. Ces troupes vont être rapidement surnommées les ” colonnes infernales”, pour la raison des ravages systématiques qu’elles opèrent. Cependant, la Convention rappelle Turreau, le 13 mai 1794, et le suspend de ses fonctions..
Turreau n’attachait pas d’importance à l’espèce rebelle, et ne voyait vraisemblablement pas de problème éthique à massacrer toute une population, dès lors qu’il était couvert par le comité de salut public.
Question du général Turreau à la Convention, le 17 janvier 1794. « Que doit-on faire des enfants, des femmes, des suspects, des prisonniers ? »
Réponse de la Convention sous la plume de Barère de Vieuzac. « Tue ! Tue ! Extermine les brigands jusqu’au dernier ! »
Interrogatoire Talmont. (Son interrogatoire se passe selon les règles de la justice révolutionnaire, privé de défenseur, l’accusé doit répondre d’actes pour lesquels sa condamnation est acquise avant même le procès).
27 janvier. Exécution du prince de Talmont.
Pendant la Virée de Galerne, il dirige l’attaque qui conduit à la prise de Fougères après la défaite du Mans, il veut rejoindre Jean Chouan, mais le 30 décembre 1793 il est arrêté au moulin de Malagra. Conduit à Rennes, il est condamné à être guillotiné devant son château de Laval. La tête sanglante de Talmont, fut mise sur une pique et exposée au-dessus de la porte de la grille du château, les jours suivants, la tête du prince fut enterrée dans la cour du château.
« Si de ma vie dépend le bonheur de la Vendée, alors je suis prêt à la sacrifier toute entière » (Henri De La Rochejaquelein)
28 janvier. La Rochejacquelein tué, stupidement, dans une embuscade à Nuaillé, par un prisonnier républicain. ( Maine et Loire).
Le corps de Henri de La Rochejacquelein est enseveli à la hâte, il sera inhumé plus tard dans l’église de Saint-Aubin de Baubigné, sa ville natale.
Stofflet a pris tous les moyens pour dissimuler sa mort le plus longtemps possibles aux vendéens. C’est seulement le 13 Février 1794 que Turreau communique au Comité de Salut Public, depuis Saumur : « Le général Cordelier me marque que La Rochejaquelein est tué et enterré à Trémentines. Trente rapports me sont faits sur cet événement et tous s’accordent. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’il n’était pas à Cholet et que c’était son armée qui attaquait cette ville ; elle était commandée par Stofflet. J’ai ordonné à Cordelier de faire déterrer La Rochejaquelein et d’acquérir des preuves de sa mort. »
8 février. Stofflet prend Cholet ( Maine et Loire)..
20 mars. Charette victorieux aux Clouzeaux ( Vendée).
Le général Nicolas Haxo tué aux Clouzeaux.
A la bataille de Cholet, son sang-froid et la précision de ses manœuvres amenèrent la victoire prête à échapper aux républicains. C’est à lui qu’on dut, en 1794, la prise de Noirmoutiers. Il périt les armes à la main, écrasé par le nombre, à la malheureuse journée de la Roche-sur-Yon. Un décret de la Convention ordonna qu’il serait élevé, au milieu du Panthéon, une colonne sur laquelle serait gravé le nom du général Haxo..
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13 avril. Général républicain Beysser exécuté à Paris.
Voila le remerciement de la Convention envers ses généraux.
17 mai. Baron Turrreau suspendu de ses fonctions, pour méthodes inhumaines.
” On est plus occupés à se battre pour le pillage que pour la république “, s’alarme Dubois-Crancé, ancien président de l’Assemblée, il n’est pas seul à se rendre compte de la folie qui s’empare des hommes du général Turreau, Kléber tente de s’y opposer, Haxo s’effraye des dérives qu’il constate, on attaque avec un acharnement qui est de l’horreur. En exemple le petit village de Lucs-les- Boulogne ou l’église est incendiée et dans laquelle 500 femmes et enfants ont été enfermés.
Les colonnes infernales répandent la mort et le feu sur leur passage et jusqu’au 17 mai 1794. Allant bien au-delà des ordres, les colonnes massacrent la population civile et militaire, torturent, violent, massacre et ne laissent que désolation sur leur passage. Turreau n’est pas seul coupable. Il partage les responsabilités avec le comité de Salut Public et avec certains de ses généraux. Le comité a validé chacune de ses propositions tandis que certaines colonnes se délectaient de cette sale besogne et commettaient plus d’exactions que Turreau ne le préconisait. Oui, je le crois, Turreau est coupable, il porte une responsabilité importante dans ce génocide, il ne faudrait pas pour autant qu’il soit l’arbre qui cache la forêt. Le gouvernement parisien, et certains militaires républicains sont tout autant coupables que lui. Le 17 mai 1794 , Turreau est suspendu. Le 29 septembre il est arrêté. Acquitté le 19 décembre 1795, faute de preuve. Il continue sa carrière militaire enchaînant les commandements et les distinctions. Il meurt le 10 décembre 1816, à Conches..
La Closerie des Poiriers, maison de Jean Cottereau, dit “Jean Chouan “, existe toujours et elle peut se visiter à Saint-Ouën-des-Toits en Mayenne .
25 juillet. Mort de Jean Chouan dans le bois de Misedon ( Mayenne ).
16 décembre. Carrier guillotiné à Paris.
Carrier, le député du Cantal, représentant en mission, responsable de la répression à Nantes dans l’automne et l’hiver 1793-1794. Les actes que Carrier a couverts sont terribles, mais l’homme ne se différenciait pas de ses collègues reconvertis en épurateurs (Barras, Tallien, Fouché, Le Bon, Javogues, etc…). L’un de ses dénonciateurs, soutenus par Fouché qui se fait ainsi oublier, est Babeuf, qui vient d’être libéré et a des comptes à régler avec Robespierre. La France apprend avec horreur les noyades et « les mariages républicains », les fusillades, les massacres et viols, dont Carrier et deux de ses proches se sont rendus coupables. En décembre 1794, à la suite d’un procès suivi par la France entière, les trois hommes sont exècutés.
Ce « missionnaire de la Terreur », ne mérite pas une gravure, il a laissé un souvenir tellement sanglant dans la ville de Nantes et ses environs.
1795.
Les Vendéens se sont réorganisés et repris possession de leur territoire. Incapable de les mater, les républicains concèdent une paix favorable à leurs adversaires. Pour un temps seulement, car la reprise en main des armées par le général Hoche aura raison des derniers combattants royalistes en 1796.
17 février. Accords de la Jaunaye.
Traité d’amnistie signé par les représentants du peuple près les armées de l’Ouest pour la pacification de la Vendée
20 avril. Accords de la Mabilais.
Le traité de la Mabilais, signé entre le général Hoche et les chefs chouans, met fin théoriquement à l’insurrection bretonne. Mais seulement sur le papier car, en réalité, il n’apaise pas les esprits, le parti royaliste conserve une rancune tenace contre la République et particulièrement contre Hoche, son plus sérieux adversaire. Aussi voit-on resurgir des partisans prêts à attenter à la vie du pacificateur de l’Ouest. C’est le cas d’un nommé Charles-Martial Teyssière, vivant à Rennes mais soi-disant domicilié à Paris. Teyssière ? C’est du moins le nom par lequel il se fait appeler, car sa véritable identité n’est pas connue de façon certaine. Agent actif du parti royaliste, il se dit marchand de chevaux. Le flou entourant ce personnage tient au fait que, comme la plupart de ses frères d’armes en lutte contre les bleus, il change fréquemment de patronyme afin de détourner les soupçons. Malgré l’ambiguïté qu’il entretient sur sa vie privée, l’homme est néanmoins connu de la police. Le mieux informé sur le compte de cet individu est apparemment le général Hoche lui-même, qui assure qu’il se nomme en réalité Alexandre Rossignol, maquignon intrigant qui arrondit ses fins de mois dans la chouannerie, où il jouit d’une confiance générale. Et c’est donc ce Rossignol Alexandre, qui, sur une place de Rennes, déchargera ses pistolets en direction du général Hoche, mais celui-ci ne sera pas atteint.
2 mai. Traité de Saint- Florent signé par Stofflet.
25 mai. Cormatin arrêté et conduit à l’ile Pelée ( Manche ).
Le baron Cormatin, chef d’état-major du comte de Puisaye, se fait, chez les chouans, le champion de la négociation, il n’aura de cesse de rallier les chefs chouans de Morbihan et de l’Ille et Vilaine, et parvient à persuader un certain nombre d’entre eux de se rendre au chateau de la Mabilais, pour discuter les modalités d’un accord qui aboutira à la signature d’une trêve le 20 avril 1795. Le texte est inspiré de celui de la Jaunaye, ou les insurgés s’engagent à cesser le combat, en échange de quoi la république promet de cesser toute poursuite contre les insoumis et les émigrés, d’autoriser le culte des prêtres réfractaires, et de dégager des indemnités pour les pertes subies du fait des hostilités.
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17 juin. Boishardy tué à Moncontour ( Côtes d’Armor ).
Dans la nuit du 17 au 18 juin 1795, un détachement du camp de Meslin découvre sa cachette grâce à un traitre. Atteint de trois coups de fusils tirés par le capitaine Ardillos, Boishardy s’écroule dans un verger près de la chapelle de Saint-Malo. Un soldat lui coupe la tête et, à six heures du matin, le macabre trophée est promené dans les rues de Moncontour, d’abord posé sur le rebord d’une fenètre, puis à Lamballe et enfin le cadavre est jeté dans l’étang de Launay.
Lettre d’indignation du général Hoche, au sujet de la mort de Boishardy. Les deux assassins ne seront que très légèrement punis. .
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25 juin. Débarquement de Quiberon ( Morbihan ).
La contre-révolution débarque d’Angleterre au cœur de la bretagne. En fait, si l’uniforme est anglais, il s’agit essentiellement d’émigrés, venus pour rétablir la monarchie. Bien que celui-ci semble s’être déroulé pour le mieux, les attentes des uns vont se heurter aux espoirs des autres sans qu’il soit possible de trouver de compromis. Les chefs, tous d’abord, ne vont pas réussir à se mettre d’accord, incapables de s’entendre, ils vont en appeler à un arbitrage des anglais, erreur fatale !, pendant que les insurgés se disputent et tergiversent, les troupes républicaines, commandées par Hoche, qui a eu le temps de rassembler toutes les troupes disponibles, se préparent à cadenasser la presque île de Quiberon.
Hoche, dirige les opérations depuis son Q.G. à Vannes, il dispose d’une armée de 13000 hommes, il écrit à cette lettre à Paris ”ne craignez rien pour Lorient, ni des suites de la descente, elle ne fera qu’ajouter à la gloire des armées républicaines.“ Effectivement, les chouans se font refouler irrémédiablement, car ils sont les seuls à combattre, les émigrés sont restés à Carnac, ce qui fait dire à Cadoudal, ” les monstres auraient dû être engloutis dans la mer avant d’être arrivés à Quiberon.” Le 7 juillet, Hoche écrit au chef de son état-major, ” les troupes anglo-émigrés-chouans sont, ainsi que des rats, enfermés dans Quiberon, où l’armée les tient bloquées.“
28 juillet. Capitulation des émigrés à Quiberon.
Les derniers moments de Charles de Sombreuil, entouré des derniers combattants de l’armée Royaliste, il essaie d’enrayer l’avancée des républicains et de protéger les femmes, les enfants, les bléssés qui tentent vainement de rejoindre la flotte anglaise.
Le désastre de Quiberon met définitivement fin à la pacification et marque le début d’une nouvelle forme de chouannerie.
Le terme de ”chouannerie-guérilla” n’a jamais si bien défini le nouveau mouvement insurgé.
Maintenant ce sont des guerres d’embuscade.
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2 octobre. Débarquement du comte d’Artois à l’ile d’Yeu ( Vendée ).
Le 21 novembre 1795, trois émissaires vinrent remettre à Charette, une lettre du comte d’Artois. Il indiquait les raisons pour lesquelles il n’avait pu débarquer, en imputant la responsabilité aux Anglais. Il donnait aussi ses instructions quant aux prochaines campagnes et promettait de revenir, Charette eut la générosité de déclarer :
“Les Anglais ont joué nos princes et par contrecoup nous ont indignement trahis, il ne nous restera de ressources qu’en nous-mêmes et nos moyens sont faibles”..
1796.
10 janvier. Circulaire du général Hoche.
Le 20 nivôse an IV. Pour qui, pourquoi portez-vous les armes ? Est-ce pour rétablir vos seigneurs, leurs droits féodaux, la dîme, les corvées personnelles, la gabelle, les impôts et billots, etc…? Vous protégez vos bourreaux, et vous vous armez contre ceux qui veulent vous rendre à vos droits naturels !.
Valeureux défenseurs de l’Etat, c’est principalement à vous qu’il appartient de faire respecter et de chérir le régime républicain. N’oubliez jamais que, si vous devez aussi protéger l’innocent, accueillir le faible, et respecter la propriété de tous..
25 février. Stofflet fusillé à Angers.
Le 22 février, les bleus, avertis de la présence d’insurgés au lieu-dit La Saugrenière, y envoient un détachement qui, au petit matin, capture Stofflet..
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29 mars. Charette fusillé à Nantes.
Le 23 mars 1796, Charette, acculé dans un bois, près de la Chaboterie, est fait prisonnier par le général Travot. Il est exécuté place Viarme, à Nantes le 29 mars, après avoir refusé le bandeau qu’on voulait poser devant ses yeux..
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18 juin. Les chefs des insurgés se rendent à Vannes, afin de faire leur soumission.
19 juin. Cadoudal rend les armes au général Quantin..
16 juillet. Le directoire annonce au conseil la pacification de la Vendée.
Après la mort de Charette les Vendéens rendent les armes. Hoche termine la pacification en Anjou et en Bretagne. Le 15 juillet 1796 le Directoire annonce que les troubles dans l’Ouest sont apaisés, et ce, grâce à l’action de Hoche. Hoche reçoit les honneurs de la patrie..
1797.
19 septembre. Mort du Général Hoche.
Hoche est le général qui est venu à bout de la Vendée. Cet homme intelligent et d’une exceptionnelle honnêteté a servi son pays avec abnégation. A 25 ans, il était général, commandant en chef de l’armée de Moselle. Deux ans plus tard, il mettait fin à la guerre civile en pacifiant la Vendée et la Bretagne. Toujours respectueux de ses hommes, de la discipline et dans le respect de ses adversaires, il a su mettre fin au conflit vendéen. Il meurt le 19 septembre 1797 à Wetzar (Prusse) à l’âge de 29 ans, d’une tuberculose, ( certains ont parlé d’un empoisonnement, ) alors qu’il sert encore et toujours son pays, cette fois en Prusse. Les honneurs militaires lui sont rendus. La Vendée de son côté organise des funérailles d’honneurs à la mémoire de celui qui y a ramené la paix.
1799.
15 septembre. Réunion des chefs insurgés au chateau de la Jonchère ( Vendée ).
15 octobre. Reprise des combats dans plusieurs villes du grand Ouest..
1800.
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13 janvier. Pacification proposée par le général d’Hédouville.
13 février. Traité de Beauregard.
La chouanerie a pris fin le 13 février 1800, date à laquelle, Cadoudal signera à Saint-Avé, le traité de Beauregard, par lequel il accepte de mettre bas les armes.
Conclusion.
Les guerres qui ont ravagé l’ouest du pays prennent fin avec le traité de Beauregard, mais les contre-révolutionnaires s’agitent toujours, Cadoudal a été contraint à cette paix, mais il reste toujours insoumis. De retour en Bretagne, après son séjour en auprès du comte d’ Artois en Angleterre, Cadoudal prépare sa dernière bataille, tout simplement l’enlèvement de Bonaparte! Mais ce projet n’est un secret pour personne, Polignac, Moreau, Rivière, Pichegru, ses principaux complices, sont arrêtés par la police de Fouché avant d’avoir pu agir.
Le 9 mars 1804, Cadoudal, est arrêté à son tour rue des Boucheries, après une véritable course poursuite dans les rue de Paris, il sera jugé en compagnie de 41 accusés, condamné à mort et exécuté le 12 juin 1804.
La mort de Cadoudal, ne met pas fin au courant de contestation, mais désormais le conflit va être politique, les Bretons et Vendéens soignent leurs profondes blessures, la guerre de Vendée aura duré de 1793 à 1796, et la chouannerie jusqu’à 1800.
On eut prévenu l’insurrection de l’ouest, si on n’avait pas rendu la révolution odieuse à ceux même qui devaient en recueillir les fruits, si on eut mis plus de modération, de justice, de prudence, d’impartialité dans l’exercice du pouvoir.
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C’était une armée de géants.
« Et même les chiens ont compris, ils n’aboient que contre les bleus. »
Les chefs Vendéens et Chouans, morts pour leurs idées.
François Athanase de Charette de la Contrie.
Henri du Vergier, comte de La Rochejaquelein.
Jean Nicolas Stofflet.
Charles Melchior de Bonchamps.
Antoine-Philippe de La Trémoïlle prince de Talmont.
Jacques Cathelineau.
Georges Cadoudal.
Maurice, Joseph, Louis Gigost D’Elbée.
Marie Pierre-Louis,comte de Frotté.
Pierre-Jean-Baptiste Constant, comte de Suzannet.
Gaspard de Bernard de Marigny.
(Le seul chef vendéen fusillé injustement par les siens sur ordre de Stofflet)
Louis-Marie de Salgues, marquis de Lescure.
La marquise de La Rochejaquelein.
Elle est l’auteur des mémoires les plus célèbres consacrés à la guerre de Vendée.
La plupart des commandants et des généraux n’avaient aucune pratique de l’art militaire. C’étaient, à peu d’exceptions prés, des jeunes gens, des séminaristes, des bourgeois, des paysans. La cavalerie était encore plus surprenante que l’infanterie. Elle était sur des chevaux de meuniers, de colporteurs, de poissonniers, avec des brides et des étriers de corde et des sabots. Aussi n’a-t-elle guère été employée que dans les déroutes, pour la poursuite de l’ennemie. Cependant, ce sont ces troupes si ignorantes, si mal équipées, et dans le commencement sans canons et presque sans fusils, dont aucun de munition, qui d’abord avec leur courage et leur enthousiasme, puis avec des talents qu’une prompte expérience développa, firent trembler la république, conquirent une partie de la France, obtinrent une honorable paix, et défendirent leur cause avec plus de succès et de gloire que toutes les puissances alors coalisées.
( Mémoires de la Marquise de La Rochejaquelin )
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N’oublions pas cette armée de braves paysans qui sont morts en héros.
Ceux-là n’avaient pas la noblesse du nom, ils avaient celle du coeur, et leur âme fière et libre en a fait des héros dignes de figurer à côté des grands chefs de cette gigantesque épopée.
L’orsqu’on jugeait nos paysans, c’était bientôt fait, on leur disait: Vous faisiez partie de l’armée des brigands? Ils répondaient: Il ne faut pas mentir. Oui, monsieur. Vous vous êtes battus? – Oh! oui, monsieur. C’était fini, on les rentrait à la prison et on les exécutait deux heures après. Ils s’en allaient en priant Dieu et disant aux prisonniers qu’ils rencontraient: “Adieu, nous allons en paradis, vive le roi!”
Ils avaient l’air aussi tranquilles que s’ils avaient suivi une procession. Ils n’avaient pas un mot pour s’excuser au tribunal, n’avaient fait aucune plainte pendant les deux heures qu’ils attendaient la mort et priaient avec le plus grand calme, sans pleurer ni murmurer, ni se plaindre.
Leur nom n’est pas resté dans l’Histoire, mais c’est à nous de nous en souvenir.
Voici comment l’histoire des Vendéens et des Chouans s’acheva et fut oubliée par l’Histoire de France, voilà comment on obligea une région à fêter le 14 juillet qui marquait la mort de ses enfants, voilà comment on inscrit sur les murs des monuments parisiens les noms de généraux criminels de guerre, voilà comment un pan de l’histoire fut occulté et la mémoire travestie camouflant l’holocauste, on parlera alors de mémoricide.
Les scélérats même qui paraissent conduire la révolution, n’y entrent que comme de simples instruments, et dès qu’ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement. Ceux qui ont établi la république, l’ont fait sans le vouloir et sans savoir ce qu’ils faisaient; ils y ont été conduits par les événements, un projet antérieur n’aurait pas réussi. Jamais Robespierre, Collot ou Barère, ne pensèrent à établir le gouvernement révolutionnaire et le régime de la Terreur, ils y furent conduits insensiblement par les circonstances, et jamais on ne reverra rien de pareil. Ces hommes, excessivement médiocres, exercèrent sur une nation coupable le plus affreux despotisme dont l’histoire fasse mention, et sûrement ils étaient les hommes du royaume les plus étonnés de leur puissance. (Joseph de Maistre, Considérations sur la France.)
Les listes des éxécutés lors des fusillades du champ des Martyres.