Archive pour la catégorie 'Desaix, bataille de Marengo'

Le retour sur le sol de la Patrie.

Le retour en France.

 

Une aventure s’achève une autre commence. Desaix file vers son destin.

La traversée fut difficile, vents contraires, mer mauvaise, il était d’autant plus pressé d’arriver, qu’il venait d’apprendre le coup d’état du 18 brumaire, mais devant les iles d’Hyères en vue de la France, la frégate anglaise Dorothy les arraisonne. Sous prétexte que leurs laissez-passer ne sont pas valable et que seul l’amiral Keith avait le pouvoir pour donner des passeport, le commandant du Dorothy les convoie jusqu’à Livourne. 

Là Desaix fut interné pêle-mêle avec des prisonniers de guerre et l’amiral, en raillerie de l’égalité française, lui fit dire qu’il il toucherait la même solde (vingt sous par jour) qu’un simple soldat. Aussitôt Desaix lui écrit: «J’ai traité avec les mameluks, les Turcs, les Arabes du grand désert, avec les Ethiopiens, les noirs du DarFour et les Tartares, ils respectent la parole donnée et n’insultent pas leurs prisonniers. Je suis avec mes soldats et ne me plains de rien que du manque de foi.»

Enfin l’amiral Keith fit savoir que sa majesté britannique consentait à laisser exécuter les conditions du traité d’El-Arisch. Dés ce moment Desaix fut libre. Sa captivité avait duré trente jours et le 3 mai, Desaix débarqua à Toulon.

A peine les pieds sur le sol de patrie, Desaix n’a qu’une hâte, c’est d’écrire à Bonaparte qui était devenu entre-temps premier consul, il écrit ces lignes qui montrent entièrement le personnage:  « Ordonnez-moi de vous rejoindre, général ou soldat, peu m’importe, pourvu que je combatte à côté de vous. Un jour sans servir la patrie est un jour retranché de ma vie.».

 

Début de la campagne d’Italie.

Le général Bonaparte avait trompé pendant trois mois la vigilance des Autrichiens. Il avait créé sous leurs yeux et à leur insu, une formidable armée. Elle était composée de trois armées, la première cent mille hommes sous les ordres de Moreau, stationné sur le Rhin, la deuxième de quarante mille hommes que commande Masséna, et entoure Gênes, la troisième de cinquante mille hommes en cour de rassemblement a Dijon et commandé par Bonaparte lui-même.

Son plan et d’anéantir les Autrichiens en Italie et de les culbuter en Bavière sur le front du Rhin. Le 5 avril 1800, les Autrichiens prennent l’offensive et attaquent l’ensemble des cols des Apennins et Masséna remontant sur le Var, se trouve face au feld-maréchal Mélas qui l’oblige à s’enfermer dans la ville de Gênes. Cette attaque décide Bonaparte a gagner rapidement Milan.

Ainsi, le 20 mars, là où l’on s’y attendait le moins et après un exploit formidable, il franchit avec son armée, le Grand Saint-Bernard et apparu sur les derrières de l’armée autrichienne. Il arrive cependant trop tard, Masséna après une résistance héroïque a capitulé.  

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Desaix pénètre en Val d’ Aoste.

Desaix pénètre en Val d’Aoste le 7 juin, accompagné de ses deux mamelouks et quelques officiers, Bonaparte lui, est arrivé quelques jours plutôt à Milan le 2 juin. Ils ne sont plus très éloignés l’un de l’autre. Il brûlait de se battre, et avait dit deux ou trois fois, la veille, à ses aides de camp: «Voilà longtemps que je ne me bats plus en Europe. Les boulets ne nous connaissent plus, il nous arrivera quelque chose».

Déjà le général Lannes avec l’avant garde française avait battu l’ennemi le 10 juin à Montebello et lui barrait par cette action une voie de retraite. D’autres bonnes nouvelles arrivaient, le général Moreau sur le Rhin, par une série de succès, allait contraindre l’ennemi à signer l’armistice en juillet.Bonaparte et Desaix se rejoignirent le 10 juin à Stradella.

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Desaix essuie le courroux de Bonaparte.

« Comment, lui dit le Premier consul, avez-vous pu, vous, Desaix, attacher votre nom à la capitulation d’El-Alrych ? »  Je l’ai fait, répondit Desaix, je le ferai encore, parce que le général en chef ne voulait plus rester en Égypte, et que, dans une armée éloignée et hors de l’influence du gouvernement, les dispositions du général en chef équivalent à celles des cinq sixièmes de l’armée. J’ai toujours eu le plus grand mépris pour l’armée du grand vizir, que j’ai observée de près; j’ai écrit à Kleber que je me faisais fort de la repousser avec ma seule division. Si vous m’aviez laissé le commandement de l’armée d’Égypte et que vous eussiez emmené Kleber, je vous aurait conservé cette belle province, et vous n’eussiez jamais entendu parler de capitulation. Mais enfin les choses ont bien tourné, et Kleber, à Héliopolis, a réparé les fautes qu’il avait faites depuis six mois ».

Desaix se voit confier le commandement d’un corps d’armée comprenant la division Mounier et la division Boudet, mais maintenant restait à trouver l’ennemi.

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Publié dans:Desaix, bataille de Marengo |on 2 février, 2008 |Commentaires fermés

Bataille de Marengo

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Mais ou est l’ennemi ?

 Le 12 juin Bonaparte commet l’erreur de diviser son armée, en se séparant des divisions Lapoype et de celles de Desaix, envoyant la première arrêter les Autrichiens sur la route de Milan et la seconde vers le sud sur la route de Novi, voir si Mélas ne se dirige pas sur cette ville.  Bonaparte ne sait encore pas que l’ennemi est près de lui, dans la ville d’Alexandrie, avec toutes ses forces regroupées, il persiste donc dans son erreur, en pensant que Mélas est entrain de rassembler ses troupes plus au sud.

Le 13 juin au matin, l’armée consulaire s’était avancée dans cette immense plaine entre la Scriva et la Bormida, (qui deviendra avec l’histoire plaine de Marengo.)

La nuit du 13, Desaix la passe sur la route de Novi au château de Pontecurone, chez le marquis de Durazzo, a-t-il vraiment dit à son hôte en le quittant:  «Au revoir, dans ce monde ou dans l’autre.»

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Au matin du 14 juin, ce vieux renard de Mélas qui depuis 1792, combat inlassablement les armées de la république française sur le front de l’est, comprenant enfin sa supériorité numérique (30600 hommes et 180 canons) sur Bonaparte (27700 hommes et seulement 15 canons), il décide de passer à l’attaque.

Tout va donc se passer ici, au milieu de cette plaine, le modeste hameau de Marengo, seulement quelques fermes que les Français occupent depuis la veille.

 

La bataille de Marengo.

Tout se passe très vite, une première charge dirigée sur Marengo par Haddik, qui sera frappé à mort pendant cette action. Surpris les Français repoussent avec difficultés cette première attaque du petit matin à laquelle ils ne s’attendaient pas. Pas plus que le général en chef Bonaparte, qui ne pensait pas qu’il y aurait bataille et avait donc quitté Marengo, tard le soir du 13 pour son Q.G de Torré Garofoli, il ne réapparaîtra que vers les dix heures du matin dans la plaine ou déjà une seconde charge ennemie commandé par Kaïrm est repoussée vivement par les généraux Kellermann et Victor, venait de s’exécuter. Puis c’est le choc effroyable de cette marée humaine qui jusqu’à midi va s’égorger et s’entre-tuer, «les hommes tombaient comme de la grêle.» déjà des milliers de morts jonchent le champ de bataille.

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 Malgré les efforts des généraux Lannes et de Victor pour repousser les attaques des divisions de Zach et d’Ott, les Français commencent à reculer, mais, en bon ordre comme à la manoeuvre, l’euphorie gagne alors l’adversaire trop heureux de vaincre cette furie française, alors que Bonaparte comprends que Marengo, sera une défaite.

Il est trois heures et sur de sa victoire, le vieux feld maréchal Mélas, exténué de fatigue, laisse le commandement à son état-major et file à Alexandrie, rédiger un bulletin de victoire destiné pour toute l’Europe, afin que celle-ci sache que Bonaparte l’épouvantail est enfin battu;  c’est peut-être un peu trop tôt..

Desaix est inquiet par le bruit de la bataille.

Desaix, depuis l’aube, marchait en direction de Novi, avec la division Boudet, retardé par de mauvais chemins il n’avait guère avancé, et de plus ses éclaireurs n’avaient rencontrés aucun autrichien dans les parages. Au bruit du premier coup de canon lointain et sans attendre d’être rejoint trop tard par les aides de camps que Bonaparte lui avait envoyé pour le prier de vite revenir, il comprit que l’ennemi qu’on l’envoyait chercher sur la route de Gêne, était à Marengo, prenant tout sur lui même, il ordonna aussitôt l’ordre de faire demi-tour rapidement et marcher au pas de course au canon, se faisant précéder de plusieurs aides de camp pour annoncer son arrivée au premier consul. 

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Desaix est de retour sur le champ de bataille. 

Il avait marché toute la matinée, et vers trois heures de l’après-midi, les têtes de colonnes étaient aux environs de San-Giuliano, Desaix les devançant au galop. 

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Enfin Desaix est arrivé, sa présence va changer la face des événements. Le premier consul et les généraux lui expliquent cette grave situation, beaucoup sont d’avis pour la retraite. Bonaparte n’est pas de cette opinion, il demande à Desaix de dire la sienne. Desaix jette un regard sur le champ de bataille, tire sa montre et regardant l’heure, il répondit ses simples paroles:  «Oui, la bataille est perdue, mais il n’est que cinq heures, il reste encore le temps d’en gagner une autre » (Nous savons qu’il était cinq heures par Marmont et l’état major Autrichien, mais Savary, dit qu’il était trois heures, et Berthier dit six heures, alors qui croire ?).

 Bonaparte, comblé de l’avis de Desaix, va maintenant profiter des ressources fraîches que ce général lui amène et des avantages que lui assure la situation de replis en bon ordre, effectués le matin, il est en effet dans la plaine à droite, tandis que l’ennemi est à gauche, en colonne de marche vers San-Giuliano, sur la grande route de Tortone.

Desaix organise la contre-attaque.

Le Premier Consul confère quelques instants avec le général Desaix et passe presque toute la ligne en revue et l’ordre d’une nouvelle attaque est donné. 

Le lieutenant général Desaix peut adopter, et adapter, ces dispositions car ses troupes évoluent sur un coteau viticole. Desaix demande au Premier consul de disposer la cavalerie de façon à soutenir l’attaque de l’infanterie et la protéger des cavaliers ennemis. Desaix réclame également la formation d’une « grande » batterie et Marmont, qui commande l’artillerie de l’armée de réserve nous rapporte le propos suivant:  « c’est ainsi que l’on perd les batailles. Il nous faut absolument un bon feu de canons « . Marmont rassemble les 18 pièces disponibles et les installe à droite de la route, devant la brigade Guénand.

La leçon s’avère quelque peu cruelle pour Bonaparte, artilleur de formation, qui a dû faire combattre ses troupes dans la matinée avec des canons en nombre insuffisant et, de plus, mal approvisionnés. L’Empereur saura s’en souvenir pour la suite de ses campagnes.

En quelques instants, Desaix a démontré l’étendue des compétences qui ont fait sa célébrité dans les campagnes d’Allemagne et que salue un de ses anciens adversaires, l’archiduc Charles, avec un éloge pour le combat de Geisenfeld en 1796 qui convient également à l’attitude du général français ce 14 juin 1800:  « Desaix prouva dans cette circonstance une grande énergie, un coup d’œil juste, une connaissance parfaite de l’emploi de chaque arme« . 

Desaix se place au centre, sur la grande route, entre San-Giuliano et Cassina-Grossa, avec la division Boudet, la 9e légère occupant la gauche de la route sous les ordres du général Monnier, et la 30e et la 59e de ligne, commandées par le général Guénand, portées sur la droite, il avait sur son front, une pièce de 12, quatre de 8 et deux obusiers. Les grenadiers de la garde consulaire, conduits par le chef de bataillon Goulez, sont à droite entre ces corps et les troupes aux ordres du général Lannes. La division Gardanne occupe la gauche de la division Boudet et s’appuie à la droite de la brigade du général Kellermann.

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La division Monnier, un peu en arrière de la division Boudet, est prête à se porter où les événements nécessiteront sa présence, et la division Chambarlhac, avec le surplus de la cavalerie, forme la réserve.

L’ennemi, croyant la victoire assurée, avançait avec rapidité, et déjà il avait atteint la hauteur de Cassina-Grossa.

Desaix marcha à sa rencontre au pas de charge. La présence du héros avait réchauffé tous les courages et chacun brûlait d’impatience de suivre son généreux exemple. Une légère ondulation de terrain les cache de l’ennemi.

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L’attaque surprise de Desaix. 

Persuadé que la bataille est terminée, totalement déconcentré, l’ennemi Autrichien avance musique en tête, présentant son flanc gauche à l’armée Française regroupée. Quand subitement, la formidable machine de guerre Française qui n’a jamais plié se remet à fonctionner, une énorme mitraille tombe sur la colonne Autrichienne, surprise et ne s’attendant pas a cette brusque offensive, les canons venaient de faire feu, les généraux Murat, Lannes, Victor, Gardanne, Monier, regagnent mètre par mètre en culbutant les bataillons ennemis, le terrain abandonné quelques heures plus tôt.

Desaix sans attendre les ordres de Bonaparte, qui était déjà à l’autre bout de la plaine, droit sur ses étriers, le sabre en l’air et en pointant l’ennemi, lance son cheval en avant donnant ainsi le signal de l’attaque, désignant son aide camp Savary, pour avertir le premier consul de sa charge et du besoin de l’appui de cavalerie de Kellermann.

Desaix à la tête de la division Boudet, franchit avec elle le léger repli de terrain qui le masquait de la vue des Autrichiens, il se révèle à eux par une décharge foudroyante de mousqueterie, exécutée à bout portant.

Sous l’impulsion de Desaix la bataille fait rage.        

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Publié dans:Desaix, bataille de Marengo |on 2 février, 2008 |Commentaires fermés

Desaix frappé à mort s’effondre.

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Il était dans la destinée de Desaix d’être tout ensemble, le héros et la victime.

Les Autrichiens ripostent, Desaix subitement, sous le regard du sous-lieutenant Lebrun, est  atteint par une décharge des grenadiers Hongrois de Wallis, glisse de son cheval, et tombe à terre mortellement blessé, une balle vient de le pénétrer par le coté gauche de la poitrine et ressortir par l’épaule droite, lui déchirant le coeur au passage.

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Le sous-lieutenant Lebrun immédiatement lui porte secours, Desaix tente de parler:  ″Cachez ma mort, car elle pourrait ébranler les troupes.″

 A-t-il vraiment eu le temps de dire cela, les témoignages sont tous contradictoires. «Ces dernières paroles attribuées à Desaix sont un chef-d’œuvre d’invraisemblance. Il faut du souffle pour articuler une telle phrase ! Comment pourrait-on la prononcer quand on vient de recevoir une balle en plein cœur?  Et comment Lebrun qui a vu tomber Desaix sans pouvoir le retenir, aurait-il pu entendre ces mots dans le fracas de la bataille?   (Personnellement, je pense qu’il n’a pas eu le temps de dire quoi que ce soit.) »

Mais la situation est telle que Lebrun, doit se remettre au combat et laisser derrière lui le corps de Desaix. Personne autre que Lebrun, a vu tomber le général Desaix.

Il est déjà six heures et le combat est toujours aussi acharné, Kellermann suivant l’exemple de Desaix, attaque maintenant l’ennemi par des charges foudroyantes de cavalerie et l’écrase totalement, il contribue ainsi largement au succès de cette journée. A la nuit tombante, la déroute des Autrichiens est totale, ils sont accablés et battus, le triple choc, infanterie, artillerie, cavalerie des Français, totalement improvisé mais parfaitement combiné grâce à l’esprit d’initiative des généraux, a décapité le dispositif autrichien et son commandement, le quartier-maître général de l’armée autrichienne et chef d’état-major, le général baron Von Zach qui remplace Mélas, est fait prisonnier ainsi que le général Saint-Julien, ils offrent leurs épées et se retrouvent prisonniers ainsi que mille six cent soldats et officiers. À la nuit tombée, et malgré quelques vaines tentatives de résistance, la quasi-totalité des colonnes autrichiennes (à l’exception de la partie attaquée par Desaix) ont pu retraverser la Bormida et se ranger sous la protection d’Alexandrie, signe de la mollesse de la poursuite française.

De son côté, l’armée du Premier consul reprend ses positions initiales dans le secteur de Marengo. Maintenant, Marengo est une victoire incontestable, inespérée, mais le champ de l’honneur est devenu le tombeau de celui dont la vie tout entière fut consacrée à l’honneur. Bonaparte tout en modifiant le huitième bulletin de défaite en une éclatante victoire, demande à Savary d’aller chercher Desaix pour le féliciter et le serrer sur son coeur.

Cependant, ce triomphe éclatant devenait, pour l’armée, une source de regrets éternels, puisqu’il fut acheté au prix du sang du général Desaix.

 

Savary retrouve le corps de son chef et ami. 

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Il est à présent tard, la nuit commence et il fait maintenant sombre, il n’y a plus le bruit des fusillades ni celui du canon, mais le silence n’est pas complet, les gémissements des blessés et des mourants accompagnés des hennissements des chevaux eux aussi couchés et agonisants, baignent maintenant cette plaine de morts. Déjà des ombres se profilent, les détrousseurs de cadavres sont à l’oeuvre, Savary dans cette pénombre cherche son général, peut-être est-il simplement blessé, Desaix, où est le général Desaix hurle-t-il à chaque soldat rencontré, pas de réponse. Mais soudain parmi tous ces morts il le reconnaît, le corps de son ami gît là devant lui, la longue chevelure de Desaix, défaite, baigne dans la boue de ce champ de carnage et de désolation ou l’eau et le sang se mélangent, il s’approche du corps sans vie déjà dépouillé de ses vêtements, seulement vêtu de sa chemise tellement maculée de sang qu’on n’a pu l’ôter. Voit-il seulement à coté du corps sec et noueux, les deux jeunes esclaves egyptiens qui lassés de pleurer, entonnent une interminable complainte. Alors il le recueillit avec un soin de père, l’enveloppa dans le manteau d’un hussard et le plaçant sur son cheval, le transporta ainsi au quartier général de Torré-Garofoli.

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Lorsqu’on vint annoncer au Premier Consul la mort de Desaix, il ne lui échappa que ce seul mot: «Pourquoi ne m’est-il pas permis de pleurer!».

Plus tard Chateaubriand écrira dans ses Mémoires d’outre tombe; < Les hommes disparus jeunes sont de vigoureux voyageurs, ils font vite une route que les hommes moins forts achèvent à pas lents.>

Desaix, l’organisateur de la victoire, n’a pu savoir combien le succès était important puisqu’il est mort dès le début de la contre-attaque. Sans pour autant sortir de l’Histoire. Ainsi se termine l’histoire de Desaix, ce 25 prairial de l’an VIII de cette jeune république, c’est à dire le 14 juin 1800. 

 

 Le lendemain de la mort de Desaix.

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 L’intervention déterminante de Desaix, dans cette victoire de Marengo , permit à Bonaparte,  de faire signer le 15 juin 1800 par le  général français Berthier et le feld-maréchal autrichien Melas et son état-major, peu motivés pour reprendre la lutte, la convention d’Alexandrie, stipulant que le soir du 15 juin 1800, l’Autriche redonnait à la France, la Lombardie, le Piémont, et la Ligurie. L’armée française entre dans 12 places ou citadelles, sans en faire le siège et gagne, par une seule bataille, la majeure partie du bassin du Pô. Mais l’armée autrichienne et les garnisons des places restent intactes et se retirent avec tout leur matériel de guerre.

 

.Les fidèles Mamelouks.

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Desaix, son humanité nous est pour une part révélée par ces deux mamelouks, l’un circassien, l’autre africain noir, qui l’accompagnèrent de son arrivée au Caire à sa mort à Marengo, le 14 juin 1800.  Au soir de la bataille, devant le cadavre du général dont le coeur avait été déchiré par une balle, les deux hommes, Ismaël et Bakel, ont pleuré, avec une affliction témoignant de la générosité des sentiments que Desaix leur avait inspirés. En revanche, Bonaparte qui devait pourtant beaucoup à Desaix, devant son corps resta avare de ses larmes.

Pourtant, nul à l’armée n’ignore longtemps le rôle décisif de Desaix. L’adjudant général Dampierre, fait prisonnier par les Autrichiens dans l’après-midi du 14 juin et qui n’a pu assister à la fin de la bataille, se renseigne:  «Mais d’après tout ce que j’entends dire, il me paraît qu’il était bien temps que le brave Desaix se dévouât pour le salut de l’armée, il ne pouvait pas mieux finir sa glorieuse carrière qu’en ramenant la victoire un moment infidèle aux Français.» 

 

Le village de Marengo. 

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Le village de Marengo, la grande tour visible sur les dessins de l’époque, et témoin du carnage, existe toujours.

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Déroulement de la bataille:    

 Première période   Deuxième période

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Publié dans:Desaix, bataille de Marengo |on 2 février, 2008 |Commentaires fermés

Les Alpes pour piedestal.

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Incroyables destins.

 

Deux grands généraux disparaissent au même moment.

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Le fer heurtant le fer,
La Marseillaise ailée et volant dans les balles
Les tambours, les obus, les bombes, les cymbales
Et ton rire, ô Kléber.

 

Le même jour presque à la même heure, à des milliers de kilomètres de là, au Caire, Kléber, le commandant en chef de l’armée d’Egypte, s’effondre et meurt sous les coups de poignards de Soleyman un étudiant fanatique à la mosquée d’Azhari. Drôle de destin qui au même moment, vient de prendre la vie des deux meilleurs généraux français.

 

Torré-Garofoli, quartier général de Bonaparte. 

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Le corps du général Desaix a été transporté à Torré-Garofoli, quartier général de Bonaparte. C’est ici que le capitaine Coignet, décrit le spectacle poignant des bléssés de la garde, au lendemain de la bataille de Marengo.

Joseph Petit grenadier à cheval de la garde consulaire, nous dit:  « Je me rappellerai toute ma vie, les impressions si pénibles que fît dans mon âme, lorsque je fus le lendemain de la bataille au quartier général, le spectacle de la voiture qui portait le corps de ce général enveloppé d’un drap et couvert de son manteau. J’avais beau me le figurer, comme quelques heures auparavant, commandant l’incomparable neuvième demi-brigade qui fit de si belles manoeuvres sous le feu le plus terrible et dans les dangers les plus imminents, mes yeux mouillés de l’armes étaient toujours ramenés sur un corps sanglant et inanimé. » 

Cependant, la perte de Desaix provoque peu d’émoi dans l’armée, en dehors du cercle des intimes. Elle reste encore mal connue au lendemain de la bataille.

Le 15 juin, le général de brigade Bonnamy écrit au général de division Lorge:   «la victoire a été indécise jusqu’à la nuit. Elle a été fixée par la division du général Desaix qui a fait 5 000 prisonniers. Ce général, blessé dans le combat, est mort ce matin ».

Dans les rangs subalternes, préoccupés de trouver de l’eau, du repos et de la nourriture, car l’intendance ne suit pas, la disparition de ce chef passe, dans un premier temps et comme sur le champ de bataille, presque inaperçue au sein d’une troupe qui le connaît peu.  Ni la correspondance du dragon Piffard, ni celle de Maurice Dupin ne l’évoquent. Pourtant, nul à l’armée n’ignore longtemps le rôle décisif de Desaix. L’adjudant général Dampierre, fait prisonnier par les Autrichiens dans l’après-midi du 14 juin et qui n’a pu assister à la fin de la bataille, se renseigne : «Mais d’après tout ce que j’entends dire, il me paraît qu’il était bien temps que le brave Desaix se dévouât pour le salut de l’armée; il ne pouvait pas mieux finir sa glorieuse carrière qu’en ramenant la victoire un moment infidèle aux Français».

 Le corps de Desaix, embaumé. 

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Le 15 juin, le corps de Desaix, accompagné d’un escadron du 12e chasseur est conduit à Milan afin d’être embaumé, après que le sculpteur Pizzi eut pris le moule du visage. Puis la dépouille est déposée dans un double cercueil à la chapelle San Angelo. Là, il y restera jusqu’au 17 juin 1805.

.Les Alpes pour piedestal. 

 La pompe funèbre de Desaix a été programmée par le Tribunat pour la fête du 14  juillet, dans la séance du 3 messidor an VIII (22 juin 1800), c’est-à-dire à la réception des rapports officiels de la victoire de Marengo.

Dans le premier bulletin de victoire, rédigé par Berthier, ne mentionnait même pas la mort de Desaix.

Le deuxième bulletin, daté du 25 prairial, au soir de la victoire, reste laconique : « Le général Desaix est atteint d’une balle mortelle, la mort de cet officier distingué dont la France pleurera longtemps la perte, enflamme d’une nouvelle ardeur les braves qu’il commandait.» 

La version officielle de la mort de Desaix est contenue dans le troisième rapport de Berthier, du 26 prairial (15 juin). C’est ce dernier qui parvient à Paris le 3 messidor :  Le général en chef Berthier a eu ses habits criblés de balles. Plusieurs de ses aides de camp ont été démontés, mais une perte vivement sentie par l’armée, et qui le sera par toute la République, ferme notre cœur à la joie. Desaix a été frappé d’une balle au commencement de la charge de sa division ; il est mort sur le coup. Il n’a eu que le temps de dire au jeune Lebrun, qui était avec lui : « Allez dire au Premier consul que je meurs avec le regret de n’avoir pas assez fait pour vivre dans la postérité »

Bonaparte, voulut pour son ami, décerner un hommage grandiose. Le tombeau du général Desaix, aura les Alpes pour piédestal et pour gardiens les religieux du Saint-Bernard.

Le 17 juin 1805, le capitaine Auguste Sarraire, se fit remettre la dépouille du général et par les chemins escarpés des Alpes gagne le Grand Saint-Bernard, depuis Etroubles, le corps de Desaix est porté par des grenadiers qui se relaient toutes les heures. Le 19 juin à l’aube, la messe est célébrée par l’abbé Murith ainsi qu’une marche funèbre, composée spécialement par Lesueur, puis le corps est descendu dans une fosse creusée dans la chapelle, le général Berthier, ministre de la guerre, prononce l’oraison funèbre et dépose une branche de laurier sur la tombe.

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Puis vinrent les jeux funèbres organisés autour du lac par Vivant Denon, le grand maître de la cérémonie.

Une déception pourtant, l’absence de Bonaparte, qui retenu à Paris, s’est fait représenter par Berthier.

Et pour conclure ces funérailles, restait à attendre, le mausolée en marbre blanc de Carrare (symbole de pureté) commandé au célèbre sculpteur Moitte, par le futur Empereur des français, ce qui est fait le 31 octobre 1806.

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On n’attend plus que l’inscription promise par Napoléon pour y être gravée :

« Le tombeau de Desaix aura les Alpes pour piédestal et pour gardiens les moines du Saint-Bernard. Napoléon ».

On attendra en vain. Le nouvel empereur ne daigna pas apposer sa griffe sur le superbe mausolée, il demeura tel quel.

Les éloges ensuite ne manquèrent pas. Le futur maître de l’Europe signala, dans les bulletins, la mort de Desaix comme une perte irréparable; il adopta Savary et Rapp comme aides de camp. Le Tribunat adressa aux consuls, le 22 juin 1800, un message conçu en ces termes :

«l’armée s’est couverte d’une gloire nouvelle, mais elle a perdu un de ses héros. La mort de Desaix est un deuil public, au sein des plus éclatants triomphes.»

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Dans ses mémoires Napoléon raconte :

«Desaix était l’officier le plus distingué de l’armée, actif, éclairé, aimant la gloire pour elle-même. Il était de petite taille, d’un extérieur peu prévenant, mais capable à la fois de combiner une opération et de la conduire dans les détails de l’exécution. Il pouvait commander une armée comme une avant garde. La nature lui avait assigné un rôle distingué, soit dans la guerre, soit dans l’état civil. Il eut su gouverner une province aussi bien que la conquérir. Il était d’un caractère simple, actif, cultivé , son intelligence de la guerre, son application à ses devoirs, son désintéressement, en faisait un modèle accompli de toutes les vertus guerrières, et tandis que Kléber , indocile, insoumis, ne pouvait supporter aucun commandement, Desaix était obéissant comme s’il n’avait pas su commander. Sous des dehors sauvages, il cachait une âme vive et très susceptible d’exaltation. Quoique, élevé à la sévère école de l’armée du Rhin, il s’était enthousiasmé pour les campagnes d’Italie, et avait voulu voir de ses yeux les champs de bataille de Castiglione, d’Arcole et de Rivoli. Il parcourait ces champs, théâtre d’une immortelle gloire, lorsqu’il rencontra, sans le chercher, le général en chef de l’armée d’Italie, et se prit pour lui d’un attachement passionné.»

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 Le général Bonaparte estimait Kléber pour ses grandes qualités militaires, mais ne plaçait personne ni pour les talents, ni pour le caractère à coté de Desaix. Il l’aimait d’ailleurs, entouré de compagnons d’armes qui ne lui avaient point encore pardonné son élévation tout en affectant pour lui une soumission empressée, il chérissait dans Desaix un dévouement pur, désintéressé, fondé sur une admiration profonde. Toutefois, gardant pour lui seul le secret de sa préférence, feignant d’ignorer les fautes de Kléber, il traita pareillement Desaix et Kléber, et voulut confondre dans les mêmes honneurs deux hommes que la fortune avait confondus dans une même destinée.

 Il était le préfèré des généraux de Napoleon, qui voulait lui faire épouser une de ses soeurs ou Hortense, pourtant celui-ci ne s’est même pas déplacé pour assister à ses funérailles. 

 

Brave Desaix.

« Je n’oublie pas qu’à la fin de toutes les charges, des emplois et des honneurs, Veygoux, ses champs et ses bruyères seront ma récompense ».

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Quel charme opérait donc Napoléon sur Desaix pour que celui-ci lui offrit sa vie ?

Aveuglé par l’admiration sans borne qu’il portait à Bonaparte, Desaix ce général d’une honnêteté exemplaire, ne vit pas qu’il était déjà un simple pion, un objet manipulé sans scrupule, par un personnage avide de sang et d’honneurs, ébloui par ses victoires et sa notoriété soudaine, qu’était le futur empereur des français. Ces français qui l’admiraient, qui le portaient en triomphe malgré le nombre de leurs enfants morts dans les nombreuses batailles que cet individu jamais rassasié provoquait sans cesse.

Tandis que Desaix dans la haute Egypte était surnommé le Sultan Juste, Bonaparte,  » il n’est peut-être pas inutile de le rappeler  »  faisait massacrer la garnison de Jaffa qui s’était aussi rendue contre la promesse de la vie sauve.

Publié dans:Desaix, bataille de Marengo |on 2 février, 2008 |Commentaires fermés

La dernière lettre de Desaix.

  

Toulon, le 19 floréal an VIII       

   Au lieutenant général Saint-Cyr, le général DESAIX.

J’arrive, mon cher Saint-Cyr, voici deux ans que je suis loin de toi. Je m’empresse de te demander de tes nouvelles. Ce n’est pas que je n’aie su ce qui t’est arrivé par les gazettes, mais ce n’est pas assez. Je veux savoir comment tu te trouves, si tu es content, bien portant, si tu as la faveur, enfin les détails de tout ce qui s’est passé depuis que je ne t’ai pas vu. J’ai vu dans les journaux de Francfort tes nombreux événements, tes succès dans la retraite de Jourdan, ceux que tu as eus encore en Italie, et ta nomination de premier lieutenant à l’armée du Rhin. J’avais su précédemment que tu avais quitté Rome, et que l’ancien Gouvernement, suivant son usage, donnant la préférence à ses agents, les avait plutôt écoutés que de te rendre justice.

J’ai su que toujours tu avais fait à merveille partout, je t’en félicite bien sincèrement, mon cher Saint-Cyr, car personne au monde ne prend plus que moi part à tout ce qui te regarde. Je désire bien aller te rejoindre et servir encore près de toi, je l’ai demandé au Gouvernement, je ne sais s’il me l’accordera. En attendant, je fais une triste quarantaine d’un mois, et je languis dans le temps que tu obtiens des triomphes, laisse-nous quelque chose à faire.

Je t’embrasse et t’aime de toute mon âme, Savary qui est toujours avec moi, se rappelle à ton souvenir, ainsi que mes aides de camp Clément et Rapp. J’ai laissé en Égypte, bien portants, tous ceux qui sont partis avec moi, nous ne laissons que ce pauvre Latournerie, qui y est mort de la dysenterie, le général Reynier s’y portait bien.  

J’ai ici avec moi le général Davoust. J’ai eu beaucoup d’accidents, bien des tempêtes, pris par les Anglais, très maltraité malgré la capitulation, enfin relâché il y a dix jours, après avoir été un mois à Livourne. Rappelle-moi au souvenir de toutes mes connaissances qui sont près de toi.

Desaix

Lorsque Saint-Cyr recevra cette lettre Desaix ne sera plus, mort au champ d’Honneurs de Marengo.

Publié dans:Desaix, bataille de Marengo |on 2 février, 2008 |Commentaires fermés

Général Berthier prononce l’oraison funèbre.

 

Discours du Général Berthier.

Prononcé à l’Hospice du mont Saint-Bernard, le 19 Juin 1805.

 Un guerrier dort sous cette tombe et c’est le héros dont il prononça le nom à son dernier soupir qui nous rassemble autour de son ombre pour lui fonder un monument..

discoursberthier.jpg

 

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Desaix. Bataille de Marengo, distingués, tués ou blessés

 

 

Militaires de tous grades qui se sont distingués ou qui ont été tués ou blessés, par suite de quelque action d’éclat, dans la préparation et la bataille de Marengo.

 

citations marengo

 

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La Madelon de Marengo

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lassale.jpg

..Un Hussard qui n’est pas mort à trente ans est un jeanfoutre.

La Madelon de Marengo dans Desaix,  bataille de Marengo lassalle

.Le général de division, Antoine Charles Louis de Lasalle est mort le 6 juillet 1809 à la bataille de Wagram, abattu par un soldat Hongrois, une balle en pleine tête. Il meurt à 34 ans, en ayant dépassé de quatre ans la limite qu’il s’était lui même fixée. C’était un brave !

.

Au soir de la bataille de Marengo,

Lasalle

le général Lasalle aurait-il composé, la chanson « la Madelon » longtemps chantée par les soldats de Napoléon et encore chantée de nos jours, en l’honneur de la vivandière Fanchon, certaines sources le laissent penser.

Vivandière A. Moreau.

La légende militaire attribue elle la création de Fanchon au général Lassale au soir de la bataille de Marengo, à la table du Premier consul Bonaparte, le 14 juin 1800. Le chant est d’ailleurs parfois dénommé Chant des Marie-Louise. L’esprit du chant est proche de celui de la célèbre Madelon.

.Amis, il faut faire une pause
J’aperçois l’ombre d’un bouchon
Buvons à l’aimable Fanchon
Faisons pour elle quelque chose.

Ah ! Que son entretien est doux
Qu’elle a de mérite et de gloire
{Elle aime à rire, elle aime à boire
Elle aime à chanter comme nous (ter)
Oui comme nous, oui comme nous.

II. Fanchon, quoique bonne chrétienne
Fut baptisée avec du vin
Un Bourguignon fut son parrain
Une Bretonne, sa marraine.

Refrain.

III. Fanchon préfère la grillade
A d’autres mets plus délicats
Son teint prend un nouvel éclat
Quand on lui verse une rasade.

Refrain.

IV. Fanchon ne se montre cruelle
Que lorsqu’on lui parle d’amour
Mais moi je ne lui fais la cour
Que pour m’enivrer avec elle.

Refrain.

V. Un jour le voisin La Grenade
Lui mit la main dans son corset
Elle riposta d’un soufflet
Sur le museau du camarade.

Refrain.

. Cliquez, pour écouterfichier mp3 madelon lassalle

legnrallasallerecevantlacapitulationdelagarnisondestettinle30octobre1806.jpg

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