Les jacobins enragés de Riom dénoncent notre Héros.
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Desaix dénoncé pour Royalisme.
Le général Desaix, ne compte pas que des amis. Son ascension provoque beaucoup de jalousies même dans sa région natale.
Des jacobins frustrés de voir que la convention n’hésite pas à mettre à la tête d’un corps d’armée un aristocrate.
Parce qu’il n’est pas riche, Desaix est suspect de se laisser séduire par la corruption.
Lettre de dénonciation du comité de surveillance de Riom.
« Aux citoyens représentants du peuple français, membres du Comité de salut public, salut et fraternité. »
« Le comité a appris avec douleur que le citoyen Desaix de Veygoux, propriétaire dans une commune de ce district, lequel parait et a toujours paru suspect aux patriotes du lieu de son domicile, a obtenu une telle confiance, qu’il vient d’être promu au grade d’adjudant de l’armée du Rhin. Le comité a pensé qu’il était de son devoir de vous instruire qu’il avait dix sept parents émigrés, dont deux, ses frères; qu’il était très lié avec un sieur Beaufranchet-d’Ayat, son cousin germain, qui vient d’être destitué du grade de chef de brigade et général de division de la Vendée; que si Desaix ne s’est pas émigré lui-même, c’est d’Ayat qui l’en a empêché, lui qui cependant est devenu suspect, puisqu’il a été destitué; que Desaix n’a pas au plus dix mille livres de fortune; qu’il serait dangereux qu’un homme qui, à raison de toute sa parenté émigrée ou suspecte, a pour cela même, l’intérêtle plus immédiat à la contre-révolution, qu’il serait dangereux qu’il ne se laissât séduire par l’or de Pitt ou Cobourg.Citoyens, ces renseignements sont certains, et il a paru de la grande importance au comité de vous en donner connaissance; il a aussi arrêté que copie de cette lettre serait adressée au citoyen Soubrany, représentant du peuple prés de l’armée de la Moselle et notre ami.
Notre comité a été composé, le 27 du même mois passé, sous les yeux de Georges Gouthon, représentant du peuple dans ce département. Il se propose, aussitôt que ses travaux seront un peu moins considérables, de vous rendre compte le plus exacte de toutes ses opérations; et bientôt il satisfera à ce devoir que la loi lu impose et que son amour pour le bien public lui commande. »
Riom, 8 octobre 1793. L’an II de la république une et indivisible.
Suivent neuf signatures; Dubreuil, Tailhand, Dumont, Granchier, Dumontel, Flourit, Beaulaton, Valeix, Bordes.
Le comité révolutionnaire du district en profite pour faire procéder à la vente de ses meubles à Riom en prétextant qu’il est émigré.
Desaix écrit au président:
« Voudriez-vous que lorsqu’après avoir versé mon sang pour la république, lorsque couvert de blessures et d’infirmités, je viendrai au milieu de mes compatriotes jouir du repos, je ne puisse pas trouver un endroit pour reposer ma tête. Je serai donc réduit à venir vous demander la subsistance que vous m’auriez enlevée lorsque je perdais mes membres pour conserver les vôtres… Je m’en rapporte à votre justice. Des Aix de Veygoux, capitaine au 46e à Worms le 13 janvier 1793″.
Mais au moment ou il allait être arrêté ses soldats firent corps pour le protéger et le garder, et l’ordre qui le concernait dut être reporté.
Les jacobins s’attaquent à un gibier plus facile.
En pleine terreur, à une époque ou il ne faisait pas bon être dénoncé, ces faux-cul de jacobins de Riom, excédés d’avoir raté leur coup avec le général Desaix, tenaces, en remettent une couche, ce joli monde dénonce avec l’aide du curé constitutionnel de Charbonniéres, le village voisin, la mère, la sœur et la belle-sœur de Desaix (née Thérèse de Neuville). Que leur reproche-ton, simplement qu’elles ont de la famille dans les rangs émigrés et qu’elles ne fréquentent plus l’église depuis que le curé a prêté serment à la Constitution.
Elles sont conduites à la tour Bonnan de Riom (aujourd’hui le musée Mandet), le 5 janvier 1794, ensuite elles seront transférées au Cheix, une prison plus supportable et elles y resteront un an et demi, mais pendant cette période l’ensemble des biens de Veygoux est confisqué.
Le général Desaix, n’apprend la mauvaise nouvelle qu’à la fin de l’année et aussitôt entreprend des démarchent qui s’avèrent inutiles. Mais prudent, il fait remettre discrètement aux prisonnières tous les assignats qu’il dispose afin qu’elles puissent améliorer leur condition de vie.
Les dames de Veygoux, auront le plus grand mal à récupérer leurs biens confisqués. En septembre 1795, tout rentre dans l’ordre par décision du Directoire départemental et avec l’aide de leurs fermiers, qui accepteront de restituer les adjudications acquises par eux sur le domaine.
Lettre de Desaix à sa sœur suite à ces événements.
« Peut-on nous regarder comme des ennemis de la République, nous nés certes dans une caste suspecte, mais nés sans fortune, élevés au milieu du peuple et avec lui. »
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