Les conquêtes féminines de notre héros.
Un homme discret et surtout très pudique.
Sur ses conquêtes féminines nous savons pas grand chose, il est vrai que son existence de soldat au combat l’aurait amené naturellement à chercher quelque repos auprès des femmes à soldats.
Mais ce n’est pas ternir la mémoire de Desaix que d’avancer qu’il n’était pas insensible aux charmes féminin. Dans un document, son carnet de voyage, qui est déposé aux Archives de la guerre, les sentiments que les femmes lui inspirèrent se révèlent assez naïvement.
En Alsace, et particulièrement à Strasbourg, où il séjourna longtemps, de son aveu même, il sut inspirer de nombreuses amitiés féminines.
Jour après jour, il note, en même temps que ses remarques militaires, en même temps que les détails recueillis sur les uns et les autres, les caractéristiques des femmes qu’il a rencontrées. Et la nature de ces notes prouve que Desaix ne les regardait pas seulement en esthète.
Sur Mde. Le Long, de Marseille, il écrit : « Cheveux blonds, dents avancées; jeune, joli sourire.»
Ailleurs, il marque : « Mde. P…, grosse, belle gorge tremblante, beau teint, belle femme, figure un peu longue. Mde.D. . . très jolie, jeune, agréable tournure, jolis yeux, belle poitrine, beau teint.»
A Trévise, « bains, musique chez une jolie et belle femme agréable, beaux yeux noirs, d’une jolie physionomie, menton long, mais rond, poitrine sèche, taille mince, un peu voûtée.»
Le 1 4 prairial an VI,
il écrivait à une dame de Colmar: « Il est dans mon caractère de chercher à procurer quelque agrément aux dames.»
Au lendemain du passage du Rhin, lorsqu’il fut blessé, il donne à sa sœur de ses nouvelles, et ne manque pas de lui faire cette remarque: « J’ai beaucoup de visites, quelquefois de femmes très aimables, j’ai mangé au moins cinquante pois de confiture, ainsi tu vois que je ne suis pas à plaindre.»
L’aventure à laquelle il fut mêlé entre 1796 et 1800 n’est donc pas pour surprendre.
Subitement une dame apparait dans sa vie, Louise Crivelli née à Noyon en 1776 et veuve d’un officier, le capitaine Labordène de Montfort, qu’avait connu Desaix avant la révolution.
(Louise FERERY, se faisant appeler Crivelli, nom d’un premier mari. Dans son acte de naissance elle est identifiée comme fille légitime du citoyen « Louis-Alexandre-Auguste de Végouse La Border », commandant de l’artillerie légère, natif de Clermont département du Mont d’Or).
Cette charmante dame vivant en Alsace et dont il a été écrit qu’elle fut sa maîtresse pendant son séjour à Strasbourg. Ils logeaient dans le même hotel, rue du Vieux-Marché à Vin, leur rencontre était plus sensuelle que sentimentale mais le 16 mars 1797 la belle met un monde une fille, Hortense-Marie-Rosine-Caroline. Toutefois des inexactitudes flagrantes dans l’acte de naissance du 16 mars 1797 à Poussay (Vosges) conduisent à douter de cette supposition. En effet, la nommée Louise crivelli entretenait alors plusieurs liaisons et semble avoir eu l’idée géniale de déclarer le père de l’enfant sous plusieurs noms afin de compromettre celui qui était alors commandant de l’armée du Rhin. On ne sait qui est le père, mais il est certain que neuf mois avant cette naissance Desaix était en pleine offensive sur le Rhin. Mais bon garçon, il accepte de régler les frais de nourrice.
Un argument essentiel s’oppose à cette paternitée,
Dans la lettre du 11 juillet 1800 à Madame Desaix, Savary, aide de camp et homme de confiance de Desaix, a écrit: La veille de sa mort il me dit: « Si je venais à mourir à la guerre, vous feriez deux parts égales de ma fortune, l’une pour ma soeur, l’autre pour ma mère. Que rien ne vous fasse changer cette disposition, vous manqueriez à ma mémoire« . Quand on sait le sens de l’honneur et du devoir qui l’animait, on ne peut douter qu’il eût laissé quelque chose à Hortense si elle avait été sa fille.
Voir l’article: Desaix, était-il le père d’Hortense?
Et puis, il y a Victoire qui est née du second mariage de sa célèbre tante Morphise, avec le sieur Le Normand de Flageac. Les deux jeunes gens ne semblent point se déplairent comme le montrent les lettres que Desaix lui écrira d’Egypte et même d’Italie, ou il rappellera les doux moments passés à Soizy auprès d’elle. Il entretiendra une correspondance régulière avec Victoire jusqu’à la fin de sa courte vie.
(Mariée, aprés la mort de Desaix, à un certain Mesnard de Chouzy dont elle deviendra rapidement veuve, elle convolera en seconde noces avec son cousin Le Normand de Tournehem à qui elle donnera plusieurs enfants.)
Dans une lettre à Victoire, il lui parlera des ses amours en Egypte;
« Je vous dirai un mot de mes amours. J’ai aimé la jeune Astiza, gentille Géorgienne, belle comme Vénus, blonde et douce. Elle avait quatorze ans, deux boutons de rose, elle m’appartenait de succession comme souverain du pays, son maître étant mort. Je pouvais la vendre six mille livres. Je l’ai donnée, je la craignais. J’ai reçu en présent Sarah, Abysienne folâtre, gaie, âgée de quinze ans, elle était la compagne de mes voyages. J’ai possédé Mara, naïve enfant du Tigre. J’avais encore Fatma, grande, belle, bien formée, bien malheureuse. Imaginez qu’au milieu de mon sérail, témoin de mes plaisirs, de mes jouissances, de mes voluptés, elle ne pouvait les partager. Voilà tout ce qui composait mon sérail. Accompagnez-le de trois négresses, vous connaissez tout mon ménage. Joignez à cela un petit nègre, Baquil, un petit mamelouk, Ismaël, beau comme un ange, vous avez la composition de ma maison. »
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