Son enfance en Auvergne
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Desaix se nommait: Louis Charles Antoine Desaix de Veygoux.
Il naquit le 17 août 1768, et a été baptisé le lendemain. Louis-Charles-Antoine des Aix, fils légitime de messire Gilbert-Antoine des Aix, chevalier, seigneur de Veygoux, et de dame Amable de Beaufranchet, son épouse, demeurant à Veygoux, paroisse de Charbonnières-les-Varennes, et accouchée au Château d’Ayat situé sur cette paroisse. (Saint Hilaire d’Ayat, actuellement Ayat sur Sioule, prés de Riom. Puy de Dôme).
Il est le quatrième des cinq enfants du chevalier Gilbert Antoine des Aix de Veygoux et de son épouse née Amable de Beaufranchet.
Louis-Charles-Antoine a trois frères et une sœur:
- Amable (10/12/1759-1801) qui s’allia à Marie-Thérèse de Neuville de l’Arboulerie (1770-1824).
- Gaspard (1761-1764) mort en bas âge.
- Françoise (25/8/1764 – 20/10/1816) qui épousa François Beker (1770-1840), général de division en 1806, comte de l’Empire en 1807 et investi du redoutable honneur en 1815 d’accompagner l’empereur Napoléon de Malmaison à l’île d’Aix.
- Louis-Charles-Antoine, notre héros.
- Louis-Amable (7/6/1773-1835) marié à Marie-Anne-Adélaïde Farjon des Charmes.
Enfant, il est élevé au modeste manoir de Veygoux, situé dans la région de Riom prés du bourg de Charbonnière-les-Varennes. Une enfance peut-être pas dorée malgré la noblesse de la famille, mais une enfance heureuse. La famille était pauvre et vivait du maigre revenu de quelques terres.
( En 1474, son ancêtre paternel Jean des Ayes était écuyer, seigneur des Ayes, petit domaine sur la commune de Teilhet en Combrailles, puis par le mariage, en 1623, d’Annet des Ayes avec Silvaine de Brosson, la lignée reçut le fief de Veygoux, situé dans la paroisse de Charbonnières-les-Varennes . Le manoir de Veygoux fut vendu en 1830, transformé en ferme, revendu et de nouveau transformé de telle sorte qu’il a perdu son visage d’antan. Le site reste charmant, un cirque, un ruisseau, des blocs de granit et de larges prairies, tel fut le cadre de l’enfance du général Desaix. Son grand-père Sylvain modifia l’orthographe du nom de « des Ayes » en « des Aix ». )
Le Manoir de Veygoux est actuellement un Musée.
Il était ardent à tous les jeux,un jour il fut l’objet d’une imprudence qui faillit avoir les suites les plus funestes ce qui calma son ardeur et mûrit sa raison. Lors d’une chasse qui avait été décidée au chateau voisin de Rochegude, notre jeune Louis se retrouva sans arme, mais brulait cependant du désir de faire ses débuts de chasseur, il découvre alors un vieux mouqueton usé par la rouille, s’en saisit et part chasser malgré l’opposition de sa mère et de sa soeur. Ne pouvant même pas faire jouer la détente de son fusil, il rentre donc humilié au milieu des railleries de ses compagnons. La gouvernante Marion accueille par un éclat de rire notre chasseur malheureux. « Que voulais-tu que je fisse, avec une arme pareille, lui dit-il, j’ai essayé vingt fois de faire feu sans succès. Tiens, vois, ajoute-t’il en l’ajustant. Au même instant le coup part et renverse notre chère Marion, heureusement la charge n’avait fait qu’effleurer le sommet de la tête. Il fut long à se pardonner son étourderie, et n’oublia jamais cet accident.
Evidemment le chevalier de Veygoux, était destiné à la carrière des armes. Mais c’était vers l’existence du marin, si pleine de périls et d’aventures, qu’il se sentait plus particulièrement attiré. Les circonstances en décidèrent autrement.
C’est à l’âge de huit ans, le 18 octobre 1776, qu’Antoine fut admis à l’école royale militaire d’Effiat, (un descendant du maréchal d’Effiat avait annexé à son chateau un collège, érigé par la suite en école royale militaire) dirigée par une congrégation d’oratoriens, il y restera pendant sept ans, il en ressortira officier à l’âge de quinze ans. D’après une note se rapportant au second trimestre de l’année 1781, on voit qu’il avait le caractère boudeur, peu endurant et qu’il travaillait sans réflexion et avec peu d’application, on lui reprochait surtout d’être capricieux et distrait.
Effiat, le 26 juin 1781
Madame,
Vous n’aurez pas lieu d’être merveilleusement contente du présent que vous fait aujourd’hui monsieur votre fils. À l’exception de deux articles qui sont assez bons, tout le reste ne vaut pas grand chose. Et puis le caractère ne change pas trop en bien. Il est toujours sujet à l’emportement et à un peu d’aigreur. On a encore à faire d’autres reproches sur l’inapplication. Vous sentez, madame, qu’il n’est pas fort agréable pour moi d’avoir un pareil compte à rendre, mais je vous dois la vérité plus exacte, comme je vous prie de croire aux sentiments de respect avec lequel je suis, madame, votre très humble serviteur.
Rivette.
– Taille : 4 pieds, 4 pouces, 6 lignes (1,42 m).
– Constitution : assez forte.
– Santé : très bonne.
– Caractère : boudeur et peu endurant.
– Conduite : très médiocre.
– Lecture et écriture : peu d’application.
– Langues latine et française : il travaille sans réflexion.
– Géographie et histoire : bien, mais sans efforts.
– Dessin : léger et capricieux.
– Allemand : il fait des progrès.
– Religion : distrait en général .
Le bulletin et la lettre du préfet Rivette sont accompagnés par quelques mots de la main de l’écolier repentant: «Je vous envoie ma note, qui ne vous contentera peut-être pas, je fais mes efforts pour le faire.
Je suis dans la joie et dans la tristesse. Je ne sais si je ne verrai pas des Aix cette année, je le souhaite beaucoup, si j’ai ce bonheur, il calmera toutes mes douleurs. Il est parti la semaine dernière deux de mes camarades pour aller dans la marine, j’envie leur sort.
Adieu Maman, tous ceux de votre connaissance vous font bien des compliments. Le père Rivette m’a chargé de vous offrir ses respects.
Je suis votre très humble fils».
Le chevalier des Aix. .
Ce bulletin, n’est qu’un accident de parcours dans le cursus de Desaix. Il n’est pas le reflet de la réalité et le jeune Desaix réagira très vite et bien à cet avertissement. Du reste, la suite de ses études montre qu’il reçoit cette même année de 1781 des couronnes et des éloges publics pour le premier semestre en langue allemande.
L’école militaire Royale d’Effiat
Reconstitution de la façade de l’école royale militaire d’Effiat au temps de Desaix. (Source: Olivier Paradis, chargé de cours à l’Université d’Auvergne)
À Effiat, chaque heure du jour est parfaitement planifiée :
5 h 30 : lever, prière, toilette.
6 h 00 : récréation (étude ou arts).
7 h 00 : messe.
7 h 45 : déjeuner rapide.
8 h 00 : début des cours comprenant la religion, le latin, le français, l’histoire et la géographie.
12 h 00 : dîner des deux pelotons les plus jeunes et récréation pour les autres.
13 h 00 : dîner des deux pelotons de grands et récréation pour les autres.
14 h 00 : reprise des cours, avec des périodes de trois quarts d’heure : mathématiques, sciences, langues étrangères, arts et devoirs.
16 h 30 : goûter frugal (gros morceau de pain frais et un fruit) puis reprise des cours.
18 h 00 : fin de la journée de cours, étude surveillée.
20 h 00 : souper.
20 h 30 : récréation.
21 h 30 : prière et coucher.
Ces horaires sont presque immuables, avec pour exception les journées d’exercices publics ou de réception (de l’inspecteur, de Mesdames de France ou du comte de Provence), mais aussi les dimanches, journées de repos et de promenades, et la demi-journée de congé du mercredi après-midi.
A Effiat, les punitions corporelles n’existent pas et la punition la plus courante consiste en amendes prises sur les menus plaisirs. Les malpropres ou négligents étaient frappés d’une amende très minime, prélevée sur le prêt de la semaine.
L’école militaire Royale d’Effiat, existe encore de nos jours, là le jeune Desaix avec quatre-vingts autres enfants (dont le futur Amiral Villeneuve, oui! celui de Trafalgar) de la noblesse et aussi de bourgeoisie aisée sont éduqués, afin d’accéder un jour aux commandements.
En Août de l’année 1783, le contrat écolier est rempli, et sans que rien ne laisse présager son destin singulier, maintenant il va faire son temps dans l’armée jusqu’au grade de capitaine et à l’attribution de la croix de Saint-Louis qui fera de lui un vétéran confirmé.
(Ref: Olivier Paradis. Desaix, le collégien d’Effiat)
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Je ne sais pas à qui je m’adresse mais je tiens à féliciter les auteurs de ce blog qui est très bien renseigné sur LCA Desaix. Je regrette seulement que les sources archivistiques ne soient pas mentionnées, notamment ma propre écriture puisque je suis l’un des historiens du général.
Mais l’important est de parler de lui. Bien cordialement
Olivier Paradis