L’astrée, le roman d’Honoré d’Urfé.
Honoré d’Urfé publia, de 1607 à 1627, ce roman pastoral, premier roman-fleuve de la littérature française avec plus de 5000 pages en 5 volumes.
Seules les trois premières parties (1607-1610-1619) et le début de la quatrième sont de la main d’Urfé, à sa mort, son secrétaire, Balthazar Baro, ayant assuré la rédaction de la suite, d’après les notes laissées par son maître.
Ce roman eut un succès considérable dans toute l’Europe, ce livre-culte suscita une véritable mode dans les salons, à Paris comme en province à tel point que l’Astrée est devenue très rapidement un lieu de culture du XVIIe siècle, une référence en matière d’élégance du langage et un modèle en matière de galanterie.
Cette œuvre monumentale se déroule au Ve siècle de notre ère dans la région du Forez aux alentours du château de la Bastie d’Urfé, sur les bords de la rivière Lignon, dont l’auteur est originaire, et relate les histoires d’amours contrariées de deux bergers, Astrée et Céladon.
Le Roman, résumé.
Le roman transporte son lecteur dans ce cadre de fantaisie, qu’ornent et recréent à loisir l’imagination et la nostalgie de l’auteur,
Dans la plaine du Forez, là vit le berger Céladon, amoureux depuis trois ans de la bergère Astrée. Ils évoquent longuement leurs sentiments et leur bonheur futur. Mais leurs familles sont ennemies et par prudence, Astrée demande à Céladon de donner le change aux médisants en feignant de courtiser Aminthe. Mais le berger Sémir persuade Astrée que Céladon ne feint pas, mais est réellement épris d’Aminthe. Jalouse, Astrée bannit son amant qui, les bras croisés, se jette dans la rivière Lignon : désespoir d’Astrée.
Cependant, Céladon a survécu. Il est recueilli par trois nymphes, qui tombent toutes trois amoureuses du beau berger. L’une d’elles n’est autre que Galathée, la fille de la reine du Forez. Mais Céladon, qui ne vit que dans l’espoir de retrouver Astrée, grâce à l’aide du druide Adamas, parvient à fuir le château d’Isoure, dans lequel il a été recueilli et soigné par les nymphes, et se résout à vivre en sauvage dans la forêt, où il élève un temple à son amante. Le druide Adamas, touché de la sincérité du jeune homme, imagine de l’habiller en fille et de le faire passer pour sa propre fille, Alexis. Evidemment, Astrée conçoit une vive amitié pour cette nouvelle compagne, qui ressemble si fort à son amant Céladon. Ce dernier refuse pourtant de se faire reconnaître, tant que l’Astrée ne le rappellera pas formellement auprès d’elle.
Ici finit, inachevé à sa mort, le roman d’Honoré d’Urfé.
Son secrétaire, Baro, peut-être d’après les brouillons de son maître, fait se retrouver les amants auprès de la merveilleuse fontaine de la vérité d’Amour. La présence d’Astrée et Céladon fait combattre les monstres gardiens de la fontaine et dissipe ses enchantements.
Tous deux convaincus désormais de leur amour et de leur inébranlable fidélité, les amants se marient, Hylas aurait-il eu tort ? L’amour échapperait-il à « l’inconstance » ?
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Accès à la version simplifiée.
Le château de la Bastie d’Urfé, construit à la Renaissance par, Claude d’Urfé, et un magnifique exemple d’édifice inspiré par le goût italien et constitue un joyau du patrimoine forézien.
Amoureux du Forez et de la rivière Lignon, c’est en ces lieux romanesque qu’il s’éprend de sa belle sœur Diane de Châteaumorand qu’il épousera en 1600, après le mariage non consommé avec Anne d’Urfé son frère ainé.
Cette union tumultueuse ne satisfera pas son idéal de l’amour qu’il magnifiera et immortalisera dans l’Astrée.
Honoré d’Urfé, grièvement blessé à Oneglia en Italie, lors d’une attaque des troupes du Duc de Savoie, afin de chasser les occupants Espagnol, périt en chevalier à Villefranche sur mer le 1er juin 1625.
Ces douces pensées, je te les remets, ô mon cher et bien-aimé Lignon, afin que les conservant et les publiant, tu leur donnes une seconde vie qui puisse continuer autant que la source éternelle qui te produit et que, par ainsi, elles demeurent à la postérité, aussi longtemps que dans la France l’on parlera français.
Henri Chaperon, « Honoré d’Urfé, le chevalier de plume et d’épée »
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